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Dénonciations récurrentes des gaspillages et autres irrégularités

11 juillet 2012, 00:00

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Dénonciations récurrentes des gaspillages et autres irrégularités

Outre les critiques à l’égard de la NDU, du projet de tout à l’égout de la police, le directeur de l’Audit n’a pas manqué de mettre à l’index d’autres secteurs gouvernementaux. Voici un résumé des manquements et autres contournements des procédures.

Ministère de la Sécurité sociale

Des paiements excédentaires de Rs 58 millions pour les diverses pensions. Il s’agit  d’une mauvaise gestion de la base des données du ministère ayant entraîné  le non enregistrement de décès, ou encore le paiement  de pensions de veuve  à des femmes qui se sont remariées, entre autres.


Ministère des Technologies de l’information et de la communication

Les principales critiques émises à l’encontre de ce ministère concernent l’organisation de la conférence internationale sur le secteur des Tics en 2011.  Les critiques  formulées contre le Permanent Assistant Secretary de ce ministère sont reprises dans le rapport de l’Audit. Pour rappel, la Commission anticorruption a déjà ouvert une enquête préliminaire sur l’organisation de cette conférence et l’implication du haut fonctionnaire concerné.

Assemblée régionale de Rodrigues (ARR)

Le directeur de l’Audit note des anomalies dans la gestion des compagnies publiques tombant sous la responsabilité de l’ARR, avec des investissements  de Rs 42,6 millions au 31 décembre 2011. Raj Jugarnuth a également identifié un manque de contrôle sur ces investissements par le  bureau du Chef commissaire de Rodrigues. Toutefois, le nouveau gouvernement régional dirigé par Serge Clair a fait savoir que certaines de ces compagnies ont cessé leurs activités, alors que d’autres sont sous le coup d’un audit préalable à leur liquidation. Autre projet de l’ancienne administration vivement critiqué dans le rapport de l’Audit : l’achat de 11 bateaux de pêche au coût de Rs 69 millions sans aucune étude de faisabilité  ni une bonne planification.

Mauritius Prisons Services

La construction de la prison de Melrose coûtera beaucoup plus chère que les Rs 1,5 milliard prévues au moment de la signature du contrat. L’entrepreneur a déjà fait des réclamations additionnelles de Rs 178,5 millions pour les 46% des travaux accomplis à la fin de l’année dernière. Ces travaux additionnels sont principalement dus au changement dans les normes de sécurité. Entre temps, la construction accuse déjà plusieurs mois de retard.

Ministère des Finances

Au sein du ministère responsable de la gestion des revenus et des dépenses de l’Etat, le directeur de l’Audit a noté des paiements pour des heures supplémentaires de Rs 6,8 millions jugés excessifs. Ainsi, au cours de l’année 2011, certains employés de ce ministère ont touché des heures supplémentaires représentant entre 64% et 100% de leurs salaires annuels.

Ministère des Affaires étrangères

En sus de la dénonciation du contournement des procédures pour l’achat de 2 voitures, de nombreux abus ont été mis à jour  dans les  différentes missions diplomatiques à l’étranger. Les dépenses inutiles et autres abus des avantages mis à la disposition des diplomates en poste à l’étranger continuent de plus bel malgré des critiques récurrentes de la part du directeur de l’Audit. Ce dernier demande même que le Haut-commissaire mauricien basé à Londres rembourse les Rs 350 000 que l’Etat mauricien a dû payer pour le renvoi inapproprié d’un employé de la mission diplomatique.


Ministère de l’Education

Les travaux d’extension dans deux collèges d’Etat, à Vacoas et Goodlands respectivement, et d’une école primaire à Bambous tombant sous la responsabilité de ce ministère, sont très critiqués. Coût total des travaux : Rs 237 millions. Le directeur de l’audit estime que « l’exécution des travaux n’était pas satisfaisante pour les trois projets qui ont, de surcroît,  enregistré des retards considérablement ». Le rapport parle aussi d’inefficience des entrepreneurs et de non-respect des obligations contractuelles par les ces derniers. Toutefois, ces critiques sont encore une fois dirigées vers le ministère des Infrastructures publiques qui étaient responsable de la supervision des travaux.

Ministère de l’Environnement

La performance médiocre des consultants dont les services ont été retenus pour la protection des plages, de même que des travaux d’embellissement et autres infrastructures ont été dénoncés. La mise en œuvre de certains projets est aussi décriée.


Ministère de la Pêche

Après avoir dénoncé la lenteur et les nombreuses tergiversations pour la construction d’un Action Fish Market au cours de ces dernières années, le directeur de l’Audit déplore cette fois que le marché ne soit toujours pas opérationnel presqu’une année après sa livraison. Rien n’a été entrepris pour l’installation des équipements électroniques qui permettront à ce marché de fonctionner pleinement.

Ministère du Tourisme

Rs 1,25 million ont été déboursées pour des espaces de bureau inoccupés.

Ministère de la Santé

Une fois de plus, des irrégularités et des mauvaises pratiques ont été notées dans l’achat de médicaments pour les centres de santé publics. Dépenses qui constituent une part importante du budget courrant de ce ministère. En 2011, le rapport de l’Audit dénonce l’acquisition de Rs 40 millions de médicaments périmés comme l’un des  dysfonctionnements du système d’achat du ministère de la Santé. Raj Jugarnuth revient sur les mauvaises pratiques dénoncées déjà à l’Assemblée nationale en ce qui concerne  les contrats de surveillance et de nettoyage des hôpitaux. Est également abordé l’achat d’appareils sanitaires non utilisés pour un montant de Rs 5  millions.

Ministère de la Fonction publique

Rs 183 millions payées aux fonctionnaires suspendus de leurs fonctions en 2011. Le problème des Publics officers qui reçoivent  leurs salaires depuis plusieurs années alors qu’ils sont interdits de leurs fonctions pour diverses raisons continue à engloutir des dizaines de millions de roupies. Au début de 2011, 255 fonctionnaires été suspendus. Au cours de l’année, seulement 13 cas ont été réglés alors que 26 nouveaux noms se sont ajoutés à la longue liste.

Le problème n’est pas tant dans le montant payé, mais plutôt dans la manière dont les dossiers sont traités et le temps que durent les suspensions. « Il n’y a toujours aucun effort coordonné entre le Judiciaire, le Directeur des Poursuites Publiques, la police, la Public Service Commission, la Disciplined Forces Service Commission et les différents ministères et départements pour mettre en place une base des données appropriée sur les fonctionnaires suspendus et permettre ainsi un suivi des affaires en cour. Il y a un manque d’informations essentielles qui ont limité la portée de notre audit », écrit le directeur de l’Audit dans son rapport.


 

La Rdaction.