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Développement touristique : « La destruction du lagon mauricien » révélée par Thalassa
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Développement touristique : « La destruction du lagon mauricien » révélée par Thalassa
Ce vendredi 23 avril sera diffusé sur France 3, un documentaire réalisé dans le cadre de l’émission Thalassa. Il fait état des dégâts irréversibles causés à l’environnement par le développement touristique non-contrôlé.
Thalassa, magazine de la mer, consacre une série de reportages sur Maurice. Les sujets traités interpellent et dénoncent les dérapages  et dégâts engendrés par le développement touristique : privatisation du littoral à outrance et des lagons détruits. L’océanographe Vassen Kaupaymoothoo est d’avis que le documentaire «choque et montre une autre image du paradis île Maurice». (Voir le reportage en en primeur)
L’émission de Thalassa sera diffusée sur France 2, chaine nationale française, ce vendredi 23 avril. Ce programme est suivi par plus de 121 millions de téléspectateurs à travers le monde. Une rediffusion est, d’ailleurs, prévue pour le 24 avril, à 20h00, sur la chaîne Tempo, chaîne présente sur les bouquets satellitaires mauriciens.
Le documentaire montre une image de l’île Maurice, différente de celle qui vend la destination comme « un paradis aux lagons turquoises», dit le synopsis.  Le réalisateur révèle les dommages irréversibles causés à la biodiversité des lagons par le développement touristiques.
L’équipe de Thalassa s’est entourée de scientifiques mauriciens, dont l’océanographe Vassen Kaupaymoothoo, pour réaliser le reportage.  Le texte-annonce de l’émission accroche: «Au nom du développement économique, a perle de l’océan indien mise plus que jamais sur le tourisme haut de gamme, mais au détriment de l’environnement et de la population mauricienne… les dérapages  et dégâts engendrés par ce développement touristique : privatisation du littoral à outrance, lagons détruits…
Les Mauriciens voient leur littoral leur échapper. Paradoxalement, l’Etat mauricien est peut être en train de détruire ce qui fait la richesse de l’île et sa première source de revenus.»
Vassen Kaupaymoothoo attendait une occasion pareille pour montrer au monde «la dégradation du paradis mauricien.» Et les journalistes de Thalassa sont arrivés à point. «Je les ai emmenés à quatre endroits: îlot Gabriel, île Ronde, Balaclava et à Trou d’Eau Douce. A l’îlot Gabriel, qui est une réserve naturelle, l’accès est devenu payant. Un vigile nous a déclaré que l’île appartient aux boss et que nous devions payer Rs 100 pour y avoir accès»,  déclare Vassen Kaupaymoothoo.
L’océanographe s’insurge contre le fait qu’il faut payer pour contempler la beauté l’îlot Gabriel.  Il se dit attristé de voir es « constructions sauvages» qui y ont été érigées. Il en est de même à l’île Plate où la réserve naturelle a été «bradée» au grand capital. «Il existe des espèces endémiques à l’île Plate et tout cela est menacé par les promoteurs qui gèrent les lieux. Ils y ont construit des restaurants et des routes…», explique l’océanographe.
La journaliste de Thalassa, Anne-Corinne Moraine, a pu interviewer Xavier-Luc Duval, Vice Premier ministre et ministre du Tourisme, lors de sa visite sur l’île Plate. Elle a profité pour lui demander comment se fait-il que des réserves naturelles soit gérées par des particuliers et non par le gouvernement. «Nous ne sommes pas un pays communiste. Le gouvernement ne peut pas tout faire et c’est pour cela que nous avons besoin de l’aide du secteur privé», a répondu  Xavier-Luc Duval. 
A Balaclava, en face d’un hôtel fraîchement ouvert, le constat est alarmant. Des travaux effectués dans le lagon ont tué des milliers de coraux. «Le directeur de l’hôtel nous a affirmé qu’il n’y pas eu de travaux dans le lagon. Mais les caméras sous marins de Thalassa ont constaté que des travaux ont bien été effectués dans le lagon. Par conséquent, les coraux, qui ont pris des milliers d’années à arriver à maturité, sont morts. Et il faudrait encore plusieurs milliers d’années pour en avoir d’autres», précise Vassen Kaupaymoothoo.
Tous ces travaux à Balaclava, à l’île Plate et à l’îlot Gabriel seraient illégaux. «Les promoteurs n’ont pas le droit d’effectuer des travaux au-delà de la High Water Mark. Ils vont à l’encontre de la politique de Maurice Ile Durable (MID). Il est temps que la population et les touristes réalisent que le développement touristique non contrôlé est en train de détruire le lagon mauricien. Et que les effets sont irréversibles», explique Vassen Kaupaymoothoo.
 
 
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