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D’un arrêt à Le Val : silence, on brade les terres

5 septembre 2012, 00:00

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D’un arrêt à Le Val : silence, on brade les terres

Le vaste paysage de Le Val n’a certes pas perdu de sa superbe. Mais il se dégrade lentement faute d’entretien et d’ambitions. Lors d’une visite vendredi, l’express a pu constater l’état d’abandon du site, dont le propriétaire est Rose-Belle Sugar Estate (RBSE), organisme semi-public sous l’égide du ministère de l’Agriculture.

Une polémique a attiré l’attention sur Le Val, l’un des sites les plus idylliques de l’île. Qui décrochera l’appel d’offres pour mieux rentabiliser le terrain de chasse de 350 arpents ? RBSE devrait annoncer le nom du promoteur au ministre Satish Faugoo dans quelques jours. L’image de cet organisme a été ternie par une série d’affaires, la plus récente étant le scandale Rose Garden.

C’est tout le site de Le Val, qui s’étale sur plus de 1 000 arpents, qui est convoité. Pour l’heure, il abrite des plantations de cannes qui ne sont pas rentables, un terrain de chasse et Le Val Nature Park. Le «chassé» qui abritait auparavant au moins 350 cerfs, n’en compte plus qu’une quarantaine. Les clôtures ont subi d’énormes dégradations et la présence de chiens errants est un véritable fléau pour les faons.

Le panneau qui mène vers Le Val Nature Park a subi l’usure du temps, les mots sont à peine visibles. Idem pour le pont à l’entrée de la réserve. L’unique passage pour piétons conduisant à la réserve est truffé de trous.

Certains ont été rafistolés. D’autres ont été partiellement bouchés à l’aide d’une tige de canne à sucre ou d’une branche de palmier. Cet accueil donne l’impression que Le Val Nature Park se meurt.

Non loin de la réserve, l’ancienne résidence du directeur de Rose-Belle tombe en ruines. Construite dans les années 60–70, à voir son architecture, cette magnifique demeure est aujourd’hui sans âme. Vitres brisées, fenêtres entre-ouvertes et toitures affaissées.

Les magnifiques colonnes qui soutiennent la varangue résistent tant bien que mal. Les perrons en pierres taillées qui mènent à la grande varangue sont à peine perceptibles, la végétation reprenant inexorablement sa place autour de la maison. Le gâchis crève les yeux.

Tout témoigne d’un fait. Disposer de grandes superficies de terres, c’est une chose. Etre en mesure de les exploiter décemment, c’en est une autre.

Photo : Envahie par la végétation, l’ancienne demeure du directeur de l’établissement sucrier de Rose-Belle tombe en ruines.

Abdoollah EARALLY