Publicité

Edley Maurer : le travail social, un engagement à vie

24 juin 2013, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Edley Maurer : le travail social, un engagement à vie

Edley Maurer s’est lancé dans le bénévolat à 20 ans, l’âge où d’autres font des choix de carrière. Aujourd’hui, plus de 30 ans après, il a gardé le même enthousiasme, les mêmes convictions et a fait du travail social son métier. L’un des membres fondateurs de l’ONG Safire, il en est à présent le coordinateur, se déplaçant à travers l’île, là où existent des poches de pauvreté. Les principes qui dirigent sa vie sont «dévouement » et «civisme».

 

Son parcours exceptionnel débute dans la région côtière du Nord, à proximité de Triolet. «Monpère était pêcheur. J’y ai vécuquinze ans, avant de vivreencore quinze années à Trou-aux-Biches, puis d’emménagerà Pointe-aux-Piments». C’est dire s’il connaît bien cette région où il fait ses premières armes. «Ma premièreexpérience professionnelle, jel’ai vécue à Triolet, où j’étaisen charge de toute la cellule‘pauvreté’ de la paroisse.»

 

Sur le terrain, Edley Maurer découvre alors l’ampleur des fléaux sociaux qui font rage dans la région. C’est fort de ses convictions et de son envie de changer les choses qu’il se lance dans la bataille contre la pauvreté. «À côté d’un village développé,avec ses hôtels et toutesses attractions touristiques, il ya la cité Mère Teresa, dont leshabitants sont exclus de toutdéveloppement», raconte-il.

 

À la suite d’un sondage auprès de jeunes de 12 à 19 ans de la localité, il découvre que 95 % d’entre eux ne savaient ni lire ni écrire. «Bizinget problem la a la baz. Noufinn met an plas ene programpou donn zot akse ledikasyon.Nou fi nn cree bann developmankominoter en lien avekbann dimoun dan rezion».

 

Si Edley quitte celle-ci vers 1995, ses liens avec ce village restent très forts et il note que la situation empire après les émeutes de 1999, lors desquelles une quinzaine de maisons sont incendiées. Le travailleur social se bat avec acharnement pour aider les familles à sortir de la misère.

 

De fil en aiguille, il se fait connaître sur le terrain et en 2001 il intègre le programme gouvernemental en tant que FieldWorker pour la région du Nord. Il enchaîne entre 2002 et 2006 en tant qu’éducateur de rue pour le compte du ministère de la Sécurité sociale, recevant alors des formations proposées par l’Etat, car à cette époque, il n’y a aucun cours en CommunityServices. Et c’est ainsi que de simple bénévole, il devient travailleur social agréé, investi d’une véritable mission.

 

«On ne peut pas faire les choses à moitié ; c’est un vrai engagement moral et physique mais aussi civique.» Ilfait partie de ceux qui se regroupentpour créer l’ONGSafire. Il en est aujourd’huile coordinateur. «J’ai délégué les responsabilités importantes car je préfère être sur le terrain ; je m’occupe aussi de former les jeunes Field Workers afin qu’ils ne perdent pas de vue notre objectif.»

 

Plusieurs «success stories» lui permettent de continuerà croire dans le bien-fondéde son action. Et de raconterl’histoire de ce jeunegarçon qui, rejeté par le systèmeéducatif, n’a jamais puterminer sa scolarité. «Il a arrêté l’école après le Certificate of Primary Educationet pourtant aujourd’hui, il est cuisinier à l’hôtel Trou aux Biches». Des «success stories»comme celle-là se comptentpar dizaines.