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Education : Rétablir l’honnêteté

6 janvier 2012, 00:00

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Le choix d’une école privée pour ses enfants implique la prise en considération de beaucoup d’éléments. En haut de la liste figure ce désir d’un enseignement différent. Les écoles françaises à Maurice ont une réputation que l’on ne peut que jalouser.

Toutefois, l’admission et les frais scolaires sont souvent onéreux, mais il n’y a pas un parent qui vous dira que ce n’est pas du value for money. La pédagogie française a ses défenseurs et ses détracteurs, mais il est un fait que le bourrage de crâne n’y a pas sa place.

Donc, quand le choix de l’école est fait, c’est aussi une place qui est libérée dans le cursus public, un fardeau de moins pour l’Etat. Quand on multiplie ce chiffre par des milliers, cela fait beaucoup de millions économisés par l’Etat, cela fait aussi des millions déboursés par d’autres parents. En plus de payer pour les études de leur enfant, ces parents subventionnent ainsi les études d’un autre enfant car il n’y a plus de déduction d’impôts possible ou toute autre forme de compensation.

Cet argent mis de côté pour les études est souvent le fruit d’un dur labeur. Ce ne sont pas seulement des gosses de riches qui fréquentent ces établissements, où les toilettes sont propres. Il y a souvent des enfants avec certaines difficultés, d’autres qui sont précoces. Cet encadrement si nécessaire, c’est un fait, ils l’auront dans cet environnement distinct.

D’autre part, il y a aussi cet aspect de la tradition qui se perd. Ces us et coutumes qui garantissent un certain niveau et surtout une continuation. Beaucoup d’anciens élèves n’ont pu la maintenir à cause de certains règlements. Mais ce n’est pas pour autant que l’on perd ses attaches si précieuses. Après avoir quitté leurs écoles, leurs collèges, beaucoup d’anciens revoient avec nostalgie leurs belles années d’études. Comment espérer une continuation s’il n’y a plus de liens ? Comment laisser un héritage, si ceux à qui on laisse ce patrimoine n’y ont pas accès ?

Sacrifice après sacrifice, quand vient l’heure des récompenses, il existe cette carence de la part des autorités. En effet, malgré les lacunes, malgré les fraudes, seuls les meilleurs parmi ceux qui participent aux examens de la HSC peuvent bénéficier d’une bourse d’Etat et cela est malsain.

Les autres diplômes ne semblent pas avoir la même valeur, c’est une partialité qui a trop longtemps duré. Les Mauriciens ne sont pas familiers avec le baccalauréat international ou le baccalauréat français, mais il est bon de savoir qu’avec de tels diplômes, les portes de McGill, Harvard, Cambridge et autres vous seront ouvertes. Nous avons ce privilège d’être polyglotte, nous le sommes dans l’enseignement, il faut aussi l’être dans les épreuves et dans la finalité.

Ainsi, les équations montrent que les parents qui favorisent le privé soutiennent financièrement les études d’un inconnu dans une école public. C’est un choix et il n’y a aucune demande de réparation.

Il y a une certaine confusion au sujet des bourses d’études octroyées par le gouvernement et les pays amis. Si pour les lauréats et leurs parents, une bourse est synonyme de récompense, par contre il semblerait que pour l’Etat c’est une aide pour poursuivre des études à l’étranger et qu’à un moment ou un autre, il faudra rembourser ce prêt. Que ce soit en termes de temps ou d’argent, il faudra toujours s’acquitter de ce que l’on vous a offert.

L’excellente initiative de doubler le nombre de bourses ne doit pas créer d’autres dilemmes. Dans le domaine de la recherche, surtout scientifique, les opportunités sont rares à Maurice, mais ce n’est pas pour autant que nos compatriotes ne brillent au niveau mondial. L’obligation de retour est un bond en arrière toutefois si l’ancien lauréat rentre au bercail avec un projet de développement ou d’expansion, ce sera autre chose.

On parle de culture d’algues comme alternative au pétrole. N’avons pas une zone économique adéquate et sous exploitée pour cela ? Mais nous n’avons pas la connaissance non plus dans ce domaine. Et si cette connaissance n’a pas été acquise, cela ne sert à rien d’obliger le retour de nos cerveaux.

Il ne faut pas oublier que dans n’importe quel cas de figure, même s’il faut soulager ceux qui ont des difficultés, cet argent, il provient bien quelque part et ce n’est pas une manne tombée du ciel.

Simpliste comme approche ? Bien sûr, que tout est simple, ce sont les gens qui pervertissent les systèmes.

La rentrée des classes en 2012 sera une fois de plus ternie, par les fausses adresses pour obtenir une école de renom, cela ne se fait pas pour les petits collèges. Croire dans ses enfants, c’est humain, mais prendre la place des autres c’est malhonnête. C’est cela que l’on apprend dans certaines familles : fraude, dès le plus jeune âge.

Cette perversion n’a probablement pas été prise en compte par Transparency International, mais c’est une vérité criante, que tous refusent de voir. S’il faut protéger l’enfant qu’il en soit ainsi. S’il faut protéger le système, il faut impérativement évoluer et s’adapter. Si on ne sait pas le faire, il faut céder sa place. Eh oui, il faut laisser la place à ces boursiers méritants, qui ne demandent qu’à revenir et à évoluer dans des conditions saines.

Deux questions qu’il faudrait ne ‘PAS’ oublier de se poser : i) sur les centaines de boursiers qui sont revenus au pays, combien ont intégré la fonction publique ii) pourquoi ils ne l’ont pas fait ? on comprendra ainsi mieux, pourquoi on ne revient pas à Maurice.