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Egypte : 2e tour des législatives sans Frères musulmans
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Egypte : 2e tour des législatives sans Frères musulmans
Le Parti national démocrate (PND) du président Hosni Moubarak est assuré de remporter une très large victoire ce dimanche lors du second tour des élections législatives, après le retrait des deux principales forces d''''opposition, qui ont jugé le scrutin truqué.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 08h00 locales (06h00 GMT) et fermeront à 19h00 (17h00 GMT).
Les Frères musulmans, qui détenaient un cinquième des sièges du parlement égyptien sortant, et le parti Wafd, qui y constituait le deuxième bloc d''opposition, ont annoncé mercredi dernier qu''ils ne participeraient pas dimanche au second tour.
Les Frères musulmans mis sur la touche, les adversaires du gouvernement disposent d''une plate-forme en moins pour attaquer le pouvoir, alors que l''Egypte s''achemine en 2011 vers une élection présidentielle dont l''issue est plus incertaine.
A 82 ans, le président Moubarak ne s''est entouré d''aucun vice-président, contrairement à ses deux prédécesseurs, et n''a aucun dauphin clairement désigné après 29 ans passés à la tête du pays arabe le plus peuplé.
Nombre d''Egyptiens pensent qu''il forme son fils Gamal, 46 ans, pour lui succéder, mais les analystes relèvent que Gamal Moubarak n''a pas le sens de la chose politique et le soutien de l''armée qui aidèrent son père à asseoir son pouvoir. Quant à Hosni Moubarak, il n''a pas encore dit s''il comptait ou non se représenter.
L''ampleur du raz-de-marée en faveur du PND au premier tour a surpris tout le monde. Le PND a remporté 209 des 508 sièges en jeu. Les politologues s''attendaient à ce que les Frères musulmans remportent quelques sièges au minimum mais ils n''en ont eu aucun. Les autres partis de l''opposition en ont remporté cinq et les indépendants sept.
Les Frères musulmans présentaient 26 candidats sous l''étiquette d''indépendants, afin de contourner l''interdiction des partis religieux.
La Haute commission électorale (nationale) a fait état de certaines irrégularités tout en soulignant qu''elles n''étaient pas de nature à discréditer le scrutin.
Opposants politiques et militants des droits de l''homme ont accusé les autorités de bourrage d''urnes, de brutalités et de méthodes frauduleuses lors du vote. Les Etats-Unis, allié et donateur majeur de l''Egypte, ont également dénoncé les conditions du scrutin et des arrestations d''opposants.
Pour le professeur Hassan Nafaa, politologue à l''université du Caire, "Cela délégitimise le système, et si Gamal Moubarak a l''intention d''être candidat à la prochaine présidentielle, les gens auront plus de marge pour remettre en question la crédibilité de sa décision".
La participation au premier tour de scrutin a été de 35%, sur les 40,2 millions d''électeurs enregistrés, selon la commission électorale. Mais les organisations qui ont envoyé des observateurs indépendants l''ont évalué à seulement 15%.
Des observateurs estiment que le gouvernement a tenté de marginaliser ses détracteurs islamistes avant l''élection présidentielle de l''an prochain.
Selon des sources citées par un site internet d''information contrôlé par l''Etat, un remaniement gouvernementale devrait suivre le second tour, mais le Premier ministre, Ahmed Nazif, a de bonnes chances d''être maintenu à son poste.
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