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Egypte : Incidents après l''attentat d''Alexandrie

3 janvier 2011, 00:00

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Egypte : Incidents après l''attentat d''Alexandrie

Des incidents ont éclaté, le dimanche 2 janvier, en marge d''''une manifestation de chrétiens coptes d''Egypte réclamant davantage de protection après l''attentat meurtrier commis le soir du nouvel an devant une église copte d''Alexandrie.

Plusieurs centaines de coptes s''étaient rassemblés au Caire et à Alexandrie pour exprimer leur colère après l''attaque qui a fait, selon le dernier bilan disponible, 21 morts et 97 blessés.

Devant la cathédrale Saint-Marc du Caire, plusieurs centaines de jeunes chrétiens ont affronté les forces de l''ordre. Les incidents se sont prolongés tard dans la nuit, la foule étant contenue par un important cordon de sécurité. Les appels au calme lancés par un responsable religieux n''ont pas apaisé les esprits.

"Etes-vous avec nous ou contre nous ?", ont lancé les manifestants aux forces de l''ordre, avant de dénoncer la "lâcheté" du gouvernement. "Révolution, révolution en Egypte, dans toutes les églises d''Egypte", ont scandé des jeunes gens.

Plus tôt dans la journée, des officiels venus en délégation à la cathédrale Saint-Marc pour présenter leurs condoléances avaient été pris à partie par des manifestants. "Où êtes-vous lorsqu''ils tuent nos frères sous vos yeux", ont-ils lancé à l''adresse du ministère de l''Intérieur.

Une voiture de la délégation a été la cible de jets de pierres. D''autres véhicules ont été malmenés.

"Alors qu''il y a eu des menaces d''Al Qaïda, il y a un mois ou un mois et demi, est-ce que le gouvernement devait attendre que cette catastrophe se produise pour nous protéger ?", dénonce un manifestant, Nader Chenouda.

Dans l''enquête sur l''attentat, sept personnes étaient en détention pour interrogatoire dimanche soir, a-t-on appris auprès de la sécurité. Dix autres ont été libérées.

Selon une autre source, les interrogatoires se succèdent et "un certain nombre" de suspects ont été brièvement interpellés avant d''être, pour la plupart, remis en liberté.

Les autorités, qui évoquent à demi-mot la présence d''"éléments étrangers" comme commanditaires de l''attentat, semblent privilégier la thèse d''un kamikaze.

En novembre, un groupe irakien lié à Al Qaïda avait menacé de s''en prendre à la communauté copte d''Egypte. Et deux semaines environ avant l''attentat de vendredi soir, un communiqué diffusé par un site islamiste appelait les musulmans à attaquer des églises en Egypte et ailleurs au moment de Noël, qui tombe le 7 janvier dans le calendrier copte.

Des organisations islamistes accusent l''Eglise de tenter d''empêcher des chrétiennes de se convertir à l''islam.

Le dispositif policier a été renforcé devant plusieurs églises orthodoxes du Caire et d''Alexandrie, ont pu constater des témoins, qui relèvent que les véhicules ne sont plus autorisés à stationner à proximité des édifices religieux.

La minorité chrétienne d''Egypte représente environ 10% des 79 millions d''habitants du pays. Les relations tendues avec la majorité musulmane dégénèrent régulièrement en violences.

Dans une intervention télévisée, dimanche, le président égyptien Hosni Moubarak a lancé un appel à l''unité nationale, indiquant que l''attentat d''Alexandrie ne visait pas seulement les chrétiens, mais tous les Egyptiens.

Le cheikh Ahmed El-Tayeb, qui dirige l''université d''Al Azhar, a rendu visite au pope Chenouda, qui dirige l''Eglise copte orthodoxe, pour lui présenter ses condoléances.

Au Vatican, le pape Benoît XVI a condamné dimanche "ce geste ignoble de mort", dernière attaque en date visant les chrétiens du Moyen-Orient et d''Afrique.

(Source : Reuters)