Les Bissau-Guinéens votaient dimanche pour élire leur nouveau président, à l''''occasion d''un scrutin qui constitue un test pour cette ancienne colonie portugaise déstabilisée par le trafic de drogue et minée par de profondes rivalités au sein de l''armée.

Onze candidats sont en lice pour succéder au président Joao Bernardo Vieira, abattu en mars par des soldats dans ce qui semble être un acte de vengeance pour la mort d''un chef militaire. L''un des principaux candidats a été assassiné pendant la campagne.

"Nous sommes fatigués de subir ces assassinats qui n''en finissent pas", a déclaré Tombonding Djassi, une femme au foyer de 40 ans. "Nous devons voter pour sortir le pays de cette spirale de violence".

Les bureaux de vote ont officiellement ouvert à 7h (07h00 GMT), malgré quelques retards. Ils fermeront à 17h (17h00 GMT).

L''importance de l''élection présidentielle dans ce pays d''1,6 million d''habitants, dont quelque 600.000 électeurs, dépasse le seul enjeu national. Elle réside également dans le risque que l''instabilité politique de la Guinée-Bissau se propage à toute la région, après des coups d''Etat militaires en Mauritanie et en Guinée et une crise politique qui couve au Niger.

Quel que soit le vainqueur du scrutin, il aura la lourde tâche de réformer des forces armées divisées et de rétablir l''autorité de l''Etat, affaibli par l''influence des narcotrafiquants latino-américains qui utilisent la Guinée-Bissau comme plaque-tournante sur la route de l''Europe.

Les trois principaux candidats ont tous promis la paix et la justice.

La principale formation du parlement, le PAIGC, est représentée par Malam Bacai Sahna, qui a été président par intérim en 1999 et 2000 après un coup d''Etat et une brève guerre civile.

L''ancien président Koumba Yala, renversé par un coup d''Etat en 2003, bénéficie du soutien de l''ethnie majoritaire Balante.
Enfin, Henrique Pereira Rosa, qui se présente en tant que candidat indépendant, a été président par intérim jusqu''à l''élection de Vieira en 2005.

Il est probable qu''un deuxième tour soit nécessaire.

(Source : Reuters)