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Elections à Madagascar : Rajoelina accuse le camp Ravalomanana d’infantiliser ses partisans
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Elections à Madagascar : Rajoelina accuse le camp Ravalomanana d’infantiliser ses partisans
Un bras de fer qui risque de s’intensifier dans les prochaines semaines. Andry Rajoelina, président de la Transition, indique que rien n’est encore acquis concernant le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana.
« Ce n’est pas la première fois que certaines personnes annoncent ce retour []de Marc Ravalomanana], cela date de trois ans. Ils ne devraient pas infantiliser leurs partisans », a lâché Andry Rajoelina, à Ivato. C’était lors d’une conférence de presse qu’il a donnée à son arrivée de son voyage à New York pour assister à l’assemblée générale des Nations unies.
Le président de la Transition a rappelé les conditions du retour de son principal rival politique. « C’est la Communauté de développement de l’Afrique australe []SADC], et non pas nous, qui en avait décidé ainsi. Elle avait conclu à l’existence d’un danger non mesurable lié à ce retour (…) et qu’il faudra envoyer une délégation pour étudier la possibilité de ce retour et les conditions que cela nécessite », a-t-il soutenu, faisant référence à l’une des décisions du Sommet du bloc économique régional à Maputo, les 17 et 18 août.
Le camp Ravalomanana avait renforcé la pression en fin de semaine. Mamy Rako¬toarivelo, président du Congrès et chef de délégation de cette mouvance, avait annoncé un retour de l’ancien Président « au plus tard le 18 octobre », durant la manifestation des partisans de Marc Ravalomanana à Behoririka. Il avait basé sa déclaration sur la période de trente à soixante jours donnée pour évaluer les conditions de ce retour à partir du Sommet de Maputo.
Interrogé sur la déclaration présidentielle, Guy Rivo Randrianarisoa, porte-parole de la mouvance Ravalomanana, a préféré renvoyer la balle à la communauté internationale. « C’est elle qui avait pris en main le dossier. Laissons-la travailler et on verra », a-t-il lancé.
Compte à rebours
La question concernant le retour de l’ancien président pourrait revenir sur le tapis dans les prochaines semaines. La loi votée par le Parlement exige de tout candidat six mois de résidence physique avant les présidentielles prévues le 8 mai 2013. Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, est en mauvaise posture parmi les candidats potentiels à la course à la magistrature suprême dans la mesure où il est handicapé par plusieurs dossiers, dont celui concernant son retour.
La mouvance Ravalomanana a donc tenté d’alerter l’opinion, aussi bien nationale qu’internationale, sur le cas de l’ancien président. Outre un message pour rassurer ses partisans, le geste de ses dirigeants a également voulu lancer un rappel à la Troïka, organe de coopération de la SADC, nouvellement composée, qui devrait se réunir les 7 et 8 octobre.
L’interprétation du délai de trente à soixante jours pour rendre les conclusions de l’évaluation de la SADC diverge au sein de la classe politique. À entendre Mamy Rakotoarivelo, celui-ci devrait expirer le 18 octobre alors qu’un membre du Congrès, proche du président de la Transition, les compte à partir de la visite de la délégation de la SADC. Officiellement, les autorités, du moins les parties concernées, affirment qu’elles n’ont eu aucun contact avec cette délégation. Le Bureau de liaison de la SADC reste également discret sur la question.
Face à ce flou, Guy Rivo Randrianarisoa a sorti un autre argument si l’atermoiement persiste dans le traitement du dossier. « La communauté internationale avait déjà annoncé qu’il n’y aura pas d’élections sans mesures d’apaisement. Nous pensons que le retour du président Marc Ravalomanana en fait partie », a-t-il soutenu, annonçant un autre débat en perspective concernant le calendrier électoral en cas de statu quo dans la situation politique.
Des équipements en attente
Andry Rajoelina, président de la Transition, a demandé de la patience concernant l’acquisition du matériel promis pour lutter contre l’insécurité et la recrudescence des vols de zébus dans le Sud. « Les premiers contacts ont été établis. Nous attendons la suite des échanges avec les responsables (…) Mais ce matériel devra être opérationnel d’ici quelques semaines », a-t-il promis, hier à Ivato.
Andry Rajoelina a indiqué un prochain déplacement de hauts responsables des Forces armées à l’extérieur « pour voir » le dossier. « Nous verrons avec les forces de l’ordre leur besoin », a-t-il affirmé. Pourtant, le communiqué de la Présidence rapportant le conseil des ministres restreint du 19 septembre, avait identifié un « hélicoptère gros porteur pouvant transporter tout au moins 25 éléments des forces de l’ordre ou des véhicules militaires ». Des indiscrétions avaient même laissé entendre l’achat d’un MI8 russe.
Iloniaina Alain
(L''''Express de Madagascar)
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