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Entre dire et faire
On va à Rodrigues et on affirme que les décisions concernant l’île ne peuvent être prises à Maurice. On veut d’une réforme électorale, mais on ne cesse de tourner autour du pot. On veut réformer l’Etat, mais on ne change toujours pas de système.
On veut démocratiser l’économie, mais on n’arrive pas encore à faire émerger de nouvelles petites et moyennes entreprises. On veut améliorer l’efficacité de la fonction publique, mais on ne prend aucune mesure d’évaluation.
On veut éliminer le communalisme, mais on accorde du crédit à des gens peu crédibles. On veut d’une économie plus durable, mais on reste dans une île Maurice durable théorique. On veut devenir une passerelle entre l’Asie et l’Afrique, mais on choisit les mauvaises personnes pour nous représenter en Afrique.
Les intentions sont là depuis des décennies.
Les idées aussi. On dispose même des compétences pour mettre en place ces divers projets.
Cependant, ces dirigeants qui occupent le pouvoir et qui ont donc la capacité d’agir ne font que dans le discours. Il est vrai qu’on a de beaux parleurs à Maurice. Il est vrai que certains ont le don d’endormir la population. Il faut leur reconnaître ces qualités. L’enjeu reste, dans ces cas, le pouvoir.
Souvent, ce n’est qu’une question d’orgueil.
Empêcher l’autre d’accéder à ce pouvoir auquel on s’accroche de manière obsessionnelle. Car ce pouvoir est le sens de sa vie. Pour cela, on est prêt à tout. A pratiquer le sectarisme auquel on n’adhère pas au fond de soi. A faire des compromis à des vils individus. A faire croire qu’audelà des idées et d’une vision de l’avenir, il y a des intérêts, des symboles et des « spécificités et des sensibilités mauriciennes » à sauvegarder.
Ainsi va l’île Maurice en 2012. Une léthargie s’est installée.
Il reste à savoir ce qu’on va nous proposer dans le prochain budget. Il y a un sursaut conceptuel à provoquer. On nous martèle que le monde est en crise. Cependant, l’impression est forte que nous avons pris la posture des spectateurs qui assistent à la crise sans prendre les mesures et réaliser les réformes qui nous permettront de faire face à cette crise.
C’est bien de pouvoir manier l’art du discours.
De manipuler les foules pour rester au pouvoir. Ce serait mieux de penser aux générations à venir. D’ouvrir de nouvelles avenues, de nouvelles perspectives. Les mots qui ne s’accompagnent pas d’actions sont vides de sens.
 
 
 
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