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Eric Mangar (MAA) : « L’environnement d’Agaléga est favorable à l’élevage de cabris »

4 mars 2012, 11:46

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Les membres de cinq familles sont engagés dans un projet d’élevage de cabris et de moutons. Le projet est piloté par le Mouvement pour l’Autosuffisance Alimentaire (MAA), dirigé par Eric Mangar.


Quel est l’objectif du projet d’élevage de cabris et de moutons à Agaléga ?


L’initiative se situe dans le cadre de notre mission d’œuvrer pour que le concept de l’autosuffisance alimentaire fasse partie du quotidien de cette masse de gens aux moyens financiers très limités ou quasi-existants. Notre rôle consiste à évaluer les possibilités d’imaginer et de concevoir des projets de production alimentaire adaptés aux circonstances de vie des personnes de bénéficiaires de notre aide.

Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un projet d’élevage de cabris et de moutons est adapté à Agaléga. Il y a une abondance de fourrage dont les feuilles d’acacia.

Des Agaléens ont-ils été impliqués dans la mise en place de ce projet ?

Le MAA ne fait rien pour les gens. On ne fait pas de l’assistanat. L’implication formelle des bénéficiaires est une condition sine qua non de notre engagement auprès d’eux. Cette collaboration permet de susciter une synergie indispensable à la réussite d’un projet. En ce qui concerne le projet d’élevage, nous avons obtenu la collaboration des membres de cinq familles. Deux d’entre elles se sont engagées à la fabrication des abris pour les animaux. Les membres des trois autres familles ont reçu une formation approfondie au sujet de l’élevage de cabris et de moutons.

Quelle est la particularité du cheptel qui a été embarqué dans les cales de Mauritius Pride ?

Nous y avons introduit des races dont le rendement en terme de chair comparée à leur masse d’os est appréciable. Pour ce qui est des cabris, nous avons opté pour deux races à savoir les anglo-nubiens et les boers. Les résultent d’un croisement de chèvres communes anglaises et des chèvres d’Inde et d’Afrique. Le second est originaire d’Afrique du Sud. Les moutons sont d’origine dorper, merino et blackhead. Les Agaléens auront donc une source alternative de protéines. Nous avons étudié la possibilité de commercialiser les produits à Maurice au cas où le marché d’Agaléga est saturé.


Le choix d’Agaléga est-il une indication que l’élevage de cabris et de moutons à Maurice est plus difficile qu’en réalité ?


Une des conditions essentielles à la réussite d’un projet d’élevage de cabris et de moutons est le choix d’une filière et l’implication des parties prenantes. Dès qu’une filière a été établie, nous avons obtenu une collaboration de nos partenaires que sont l’Outer Islands Development Corporation, sans laquelle notre présence n’est pas possible à Agaléga, Socovia pour son savoir-faire en matière d’élevage, Emtel et l’agence Immedia. L’aide de Socovia pour ce qui est des soins vétérinaires a été considérable. Pour que l’élevage de cabris et de moutons puisse prendre son essor à Maurice, il faut préalablement s’assurer de l’appui inconditionnel d’un service vétérinaire de qualité. Ce qui n’est pas le cas en ce moment. Le pire est que l’on ne sait pas quand cette situation changera.


Propos recueillis par Lindsay Prosper