Publicité

Escalade de la violence en Egypte, Morsi défie l'armée

3 juillet 2013, 16:37

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Escalade de la violence en Egypte, Morsi défie l'armée
L'Egypte a connu une nuit de violences alors que le président Mohamed Morsi, défiant l'armée, a affirmé tard mardi soir que nul n'avait le droit de se substituer à l'ordre légitime et qu'il n'avait d'autre choix que de poursuivre la tâche qui lui a été confiée démocratiquement.
 
A quelques heures de l'expiration de l'ultimatum lancé par les généraux aux responsables politiques, cet après-midi à 17h00 (15h00 GMT), et tandis que l'armée se dit prête à verser son sang pour défendre le peuple égyptien, des affrontements entre pro- et anti-Morsi ont dégénéré au Caire.
 
Seize personnes au moins ont été tuées et 200 autres blessées sur le campus de l'Université du Caire, où s'étaient rassemblés des milliers de manifestants islamistes soutenant le chef de l'Etat, issu des Frères musulmans.
 
Plus tôt dans la soirée, dans le quartier de Gizeh, les affrontements entre partisans et adversaires de Morsi ont fait sept morts et des dizaines de blessés.
 
Des affrontements ont également eu lieu à Alexandrie et dans la ville de Kaliouba, au nord de la capitale. A Alexandrie, des militaires sont intervenus pour séparer les deux camps.
 
Rappelant qu'il était le premier président librement élu de l'histoire du pays, Mohamed Morsi, au pouvoir depuis le 30 juin 2012, a estimé que tout écart vis-à-vis de la voie démocratique entraînerait l'Egypte sur une pente dangereuse.
 
"Ne vous laissez pas berner, ne tombez pas dans ce piège, ne vous laissez pas voler votre révolution", a-t-il ajouté à l'adresse de ses partisans.
 
Trois heures plus tard, dans un communiqué intitulé "les dernières heures", le Conseil suprême des forces armées égyptiennes (CSFA) s'est dit prêt à verser son sang pour "défendre l'Egypte et son peuple des terroristes, des radicaux ou des fous".
 
Le Front de salut national (FSN), principal bloc de l'opposition libérale, laïque et de gauche, a estimé pour sa part que Morsi avait lancé un "appel public à la guerre civile" tandis que le mouvement Tamarud (rébellion), à l'origine de la mobilisation monstre de dimanche, réclamait que Morsi soit arrêté par la Garde républicaine et déféré devant un tribunal.
 
Trois jours après les manifestations monstres organisées dimanche à travers tout le pays contre Morsi, l'Egypte est de nouveau à un tournant.
 
L'armée, qui a lancé lundi un ultimatum de 48 heures aux responsables politiques du pays pour sortir de la crise, serait prête en cas d'échec de son initiative à suspendre la constitution et dissoudre le parlement, a-t-on appris mardi de sources militaires.
 
Selon ces sources, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) envisage d'écarter Morsi du pouvoir et de confier la direction du pays à un "conseil intérimaire" jusqu'à la rédaction d'une nouvelle constitution et l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, ont ajouté les sources.