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Espionnage: les Européens somment Washington de s'expliquer
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Espionnage: les Européens somment Washington de s'expliquer
Les Européens ont exigé dimanche des explications sur le programme d'espionnage américain, qui aurait visé les institutions de l'UE et des millions de citoyens européens, Bruxelles avertissant même des possibles conséquences sur la négociation d'une zone de libre-échange transatlantique.
"Entre partenaires, on n'espionne pas!", a lancé dimanche au Luxembourg la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding.
"On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s'il y a le moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des négociateurs européens", a-t-elle estimé, en réclamant que les Etats-Unis "dissipent ces doutes très rapidement".
La Direction nationale du renseignement américain (ODNI), qui chapeaute les 17 agences de renseignement du pays dont la NSA, a indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP que les Etats-Unis "répondront de façon appropriée" à l'UE et à ses Etats membres par les canaux diplomatiques.
"Si nous ne commentons pas publiquement les activités de renseignement supposées, nous avons été clairs sur le fait que les Etats-Unis recueillent des renseignements à l'étranger du type de ceux recueillis par tous les pays", affirme-t-il.
De son côté, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a jugé sur une chaîne de télévision belge que l'affaire serait "très grave" si ces allégations étaient confirmées. Il a toutefois refusé de s'engager dans une escalade verbale, dans l'attente des explications réclamées par l'UE à Washington.
"Clarté, vérité et transparence: c'est ce qu'on peut et doit attendre de nos amis et alliés. Les explications américaines sont nécessaires et urgentes", a affirmé sur son compte Twitter le commissaire français, Michel Barnier.
Les trois commissaires réagissaient aux révélations de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a assuré dimanche que Prism, le programme d'espionnage de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, avait visé les institutions de l'Union européenne.
Le Spiegel fonde ses accusations sur des documents confidentiels dont il a pu avoir connaissance grâce à l'ancien consultant américain de la NSA, Edward Snowden, au c?ur d'un imbroglio mondial digne des meilleurs romans d'espionnage.
La France a elle aussi demandé des explications "dans les plus brefs délais". "Ces faits, s'ils étaient confirmés, seraient tout à fait inacceptables", a déclaré le chef de sa diplomatie, Laurent Fabius.
La ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a été plus loin, en estimant que si Washington avait bel et bien mené les opérations d'espionnage décrites par le Spiegel, ce serait "un acte d'hostilité inqualifiable".
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