Non. Ce n’est pas à cause de la période de fin d’année. Ni à cause de la crise financière. C’est dû aux caméras de surveillance.

Les avis sont partagés. Mais dans tous les salons mauriciens, on en parle. L’arrivée des trois caméras de surveillance sur nos routes fait débat. Les autorités policières se réjouissent que cela contribuera à réduire les infractions au code de la route. Des membres du public espèrent que cela calmera les ardeurs et les excès de ceux qui se prennent pour des as du volant.

Pour des automobilistes, il s’agit d’un stress d’un nouveau genre. Alors qu’auparavant, il suffisait de surveiller les appels de phares des automobilistes qui roulaient dans le sens opposé pour savoir s’il y a un contrôle routier, aujourd’hui les donnes ont changé. Les caméras de surveillance étant mobiles, il y a très peu de moyens de savoir où elles vont être placées. Du coup, tout le monde ou presque se met à rouler au ralenti. Quelques téméraires continuent, il est vrai, à braver les limitations de vitesse.

Il reste, comme le font remarquer certains observateurs, que la fonction première de ces caméras devrait être dissuasive et préventive. C’est la raison pour laquelle dans des pays européens, on indique les routes où elles sont installées. A Maurice, l’impression est forte que les autorités veulent surtout récupérer leur investissement. Ces caméras ayant coûté quelque Rs 4.5 millions.

Mais ce n’est pas qu’une question de montant. C’est une affaire de culture. La vitesse au volant est cause de stress. Mais l’œil rivé sur le tableau de bord, plus précisément sur le compteur de vitesse, peut également être une source de stress. Certes, il ne s’agit pas de faire l’apologie de la vitesse. Mais comment expliquer que sur les principales autoroutes du pays, la limitation de vitesse est à 90 km/h? Que sur certains tronçons, sans qu’il n’y ait des habitations autour, elle est ramenée à 40 km/h?

Nazim ESOOF