Franck Ribéry a battu sa coulpe lundi à l’occasion de son retour en équipe de France, avouant avoir emprunté "des mauvaises routes" dans sa vie privée et sportive. Le face-à-face de l’attaquant du Bayern Munich avec la presse française, qu’il boudait depuis des mois, a été entouré d’un luxe de précautions.

Quelques minutes avant son apparition devant les journalistes, le joueur a publié un communiqué dans lequel il fait son mea culpa pour son rôle dans la mutinerie de l’équipe de France lors de la Coupe du monde l’an dernier en Afrique du Sud et pour sa relation avec une prostituée mineure, affaire pour laquelle il a été mis en examen. "Dans ma vie privée, dans mon comportement de footballeur, je me suis planté. J’ai pris de mauvaises routes, je me suis perdu. J’ai blessé des gens, des gens qui me sont chers, j’en ai déçu, voire choqué beaucoup d’autres : je m’en veux et je m’en excuse", écrit-il.

Evoquant le fiasco sud-africain et la grève de l’entraînement, pour laquelle il avait été suspendu pour trois matches, il déclare : "On s’est mis à la faute, on a mal évalué des situations, les sanctions sont tombées, toutes sortes de sanctions, sportives, humaines et autres", explique-t-il.

"On a payé, c’est normal. Pourquoi nous refuserait-on une seconde chance ?", demande-t-il, en se positionnant aussi comme victime. "On a dit et écrit sur moi des choses qui m’ont fait mal, très mal, parce qu’elles étaient excessives ou carrément fausses", estime-t-il.

Devant les journalistes, Franck Ribéry a relu certains passages de son texte, en les assortissant de commentaires. "J’ai beaucoup appris, beaucoup mûri, j’ai beaucoup changé dans mon comportement. Je fais moins confiance aux gens", a-t-il dit, en lançant au passage une pique à l’adresse de la ministre des Sports Chantal Jouanno, hostile à son rappel.

"Elle peut dire ce qu’elle veut. C’est Laurent Blanc qui décide", a-t-il lâché. Franck Ribéry est revenu également sur ses rapports, que l’on a dit tendus, avec Yoann Gourcuff pendant le Mondial. "Ça ne me plaisait pas qu’on me fasse passer pour le méchant et lui le malheureux. Je le lui ai dit et j’aurais aimé qu’il démente publiquement", a-t-il déclaré.

Le meneur de jeu du Bayern est conscient que le chemin sera long pour reconquérir le coeur des Français, lui qui fut l’un des Bleus les plus populaires autrefois. "J’ai beaucoup souffert et je souffre toujours d’avoir perdu cette relation privilégiée avec eux. Je veux la retrouver. Je sais qu’il y aura encore des moments de flottement, sans doute des sifflets, mais je vais tout faire pour y arriver."

Le joueur a dit son plaisir de retrouver des lieux qui lui sont familiers. "C’était comme à mes débuts en équipe de France en 2006. Je suis très heureux de retrouver l’odeur, l’atmosphère de Clairefontaine. Ça faisait tellement longtemps", a-t-il confié.

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