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Euro/Italie. Pirlo, le diamant est éternel

1 juillet 2012, 00:00

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Euro/Italie. Pirlo, le diamant est éternel

Le milieu de terrain Andrea Pirlo survole l’Euro-2012 de son immense talent comme il a survolé les défenseurs allemands, et sera encore le principal atout de l’Italie pour la grande finale contre l’Espagne, dimanche à Kiev.

On n’encage pas la "Fée Clochette". Joachim Löw avait monté un plan "anti-Pirlo" pour la demi-finale (2-1, jeudi), en vain. Non seulement il a désorganisé son équipe, mais il n’a pas empêché le N.21 d’orchestrer le jeu italien.

Le sélectionneur allemand aurait dû retenir la prophétie de son confrère anglais : "il est trop bon pour rester en cage". Roy Hodgson aussi a vu toute sa stratégie déchirée en petits morceaux par le génie de Pirlo, meilleur joueur du tournoi pour l’instant, à 33 ans .

"Il faudra essayer de l’empêcher au maximum de jouer, essayer de le déranger", avait dit Löw. Le plan a capoté.
L’élégant Pirlo, visage émacié, port de balle altier et regard toujours tourné vers le prochain geste, a évité tous les tacles allemands, reculé pour mieux lancer les actions de l’Italie et même sauvé un ballon sur sa ligne de but au début de la demi-finale !

Ses adversaires sont tous bluffés par sa science. Le sélectionneur de l’Eire, Giovanni Trapattoni, le premier à l’appeler en équipe d’Italie (le 7 septembre 2002 contre l’Azerbaïdjan/2-0), avait jugé "indispensable" celui qu’il surnomme le "Zico devant la défense", "carrefour de toutes les actions dans toutes ses équipes".

Ballon d’Or ?

Löw le qualifie de "stratège génial" et l’érige en symbole de la "Renaissance", cette nouvelle Italie qui joue, loin des clichés sur le "catenaccio". En 2010, lors d’un Mondial sud-africain raté (élimination au premier tour), Pirlo paraissait trop vieux, fini.

Certains en Italie le pensaient aussi, et les tifosi de l’AC Milan se demandent encore comment Massimiliano Allegri, l’entraîneur, et les dirigeants Adriano Galliani et Silvio Berlusconi ont pu le laisser partir à l’été 2011 après dix ans en "rossonero".

Vexé d’avoir été libéré en fin de contrat comme un retraité qui se verrait offrir un pot d’adieu dans des gobelets en plastique, Pirlo est parti chez le rival, la Juventus Turin... pour y gagner le titre de champion d’Italie.

Claudio Marchisio, son coéquipier à la Juve et en Nazionale, a jaugé ses prouesses toute la saison. Les Allemands "ont essayé de bloquer Andrea, mais ce soir (jeudi) encore il a sorti un match exemplaire, ce n’est même pas la peine d’en parler".

Depuis le début du tournoi Pirlo porte l’Italie. Il a réussi deux passes décisives, le seul coup franc direct de l’Euro (contre la Croatie) et un tir au but en "cucchiaio" (cuillère, le terme italien pour la "Panenka") qui a pétrifié le gardien anglais Joe Hart.

Peut-il avoir le Ballon d’Or face aux "super-stars" Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, qui, lui, a raté sa demi-finale (Espagne bat Portugal 0-0, 4-2 aux t.a.b.) ? "Ce prix, il faut le donner au joueur qui fait un gros travail sur toute l’année, argumente Marchisio, Andrea a fait un championnat énorme avec la Juve, spectaculaire, et aussi à l’Euro, moi je le mets dans les trois premiers".

Sur quelle marche ? La première, car comme on dit en Italie : "Pirlo est le football".

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Yannick GUITON