Ce n’est pas un jugement à l’emporte-pièce, mais il semble qu’un Baissac (façon Jean-Claude, à ne surtout pas confondre avec Vaco) ne ressemble en rien à un autre Baissac. Dans une véritable célébration de la diversité, le peintre expose ses toiles jusqu’à vendredi au Barkly Wharf, au Caudan.

De quoi s’agit-il ? De la peinture, certes. Mais ne cherchez pas à catégoriser l’artiste. Car justement, ses oeuvres refusent le compartimentage, chacune revendiquant sa différence. Des guitares. De la texture. La musique des couleurs. Plus loin, des scènes de la vie quotidienne, dans les champs, ou les salines. De l’effort, du sel et de la terre. De la sueur, le sel de la terre.

Des constructions géométriques à plusieurs niveaux de superposition. Une main, ou est-ce un cactus ? Dessus, des poissons. Encore par dessus, des pirogues. La géométrie est omniprésente chez Jean-Claude Baissac. Un exemple : les tableaux couverts de lignes noires. Comme conçus dans un élan. Est-ce de la colère, du défoulement ? Un exutoire que ces formes répétées de bas en haut. Toujours pareil, mais avec des variations, car la main ne trace jamais deux cercles vraiment identiques.

Les éléments se retrouvent, sans vraiment se répéter. Les poissons, les guitares, la forme humaine. Mais cette fois, au milieu de la composition, des collages, de l’imprimé, des créatures fantastiques sorties tout droit de l’univers intérieur de l’artiste. Accompagnées de toute une population en marche. Des bonshommes : des Samedi, des Couronne, des Thomas, des Lindor, des Sans gêne. Des êtres poussés hors des bateaux où ils avaient été embarqués deforce, il y a longtemps.

D’un tableau à l’autre, l’on passe d’un champ de vision artistique à un autre. Jean-Claude Baissac ne se prive pas quand il s’agit d’explorer les genres. Que ce soit les femmes nues aux hanches généreuses, la déconstruction des formes, le surréalisme ou le symbolisme. C’est sûr, Jean-Claude Baissac est amateur de variété.

Aline Groëme-Harmon

Aline Grome-Harmon