Des produits de la marque Coca-Cola fabriqués à Maurice ont été découverts à l’île de la Réunion. Des faits qui témoignent de l’existence d’un réseau d’exportateurs illégal.

Certains filous ont trouvé l’astuce parfaite pour se débarrasser de leurs bouteilles de Coca-Cola approchant la date de péremption. Ils les exportent tout simplement à la Réunion. Une chose est sûre, personne n’a le droit d’exporter des produits Coca-Cola sans avoir l’aval de la maison mère aux Etats-Unis. Ces produits pourraient s’avérer dangereuses pour les consommateurs, surtout si les normes alimentaires ne sont pas respectées lors de l’exportation.

Ces exportations clandestines ont été découvertes par les Brasseries Bourbon, qui est la société unique détentrice d’une licence de production et de distribution des produits Coca-Cola à l’île de la Réunion. Ce petit commerce clandestin, qui ne cesse de s’étendre, équivaudrait à un manque à gagner de 10% pour l’entreprise réunionnaise.

«Les brasseries Phoenix ont une licence que pour le territoire mauricien, tout comme nous pour celui de la Réunion. Personne n’a le droit d’exporter sans avoir l’autorisation du siège de Coca-Cola aux États-Unis», explique Eugène Ubalijoro, directeur général des Brasseries de Bourbon. Cette société a constaté la présence de plus en plus de bouteilles de Coca-Cola non fabriquées par elle sur le marché réunionnais.

Les coupables de ces exportations illégales seraient des particuliers mauriciens. Ceux-ci achètent des bouteilles de Coca-Cola des revendeurs de Phoenix Beverages, pour ensuite les revendre à la Réunion. «On ne sait pas comment ces produits atterrissent dans les supermarchés et les boutiques de l’île. On n’est également pas au courant de la partie logistique, qui est très importante. Car, le stockage des bouteilles de Coca-Cola doit répondre à certaines normes de sécurité alimentaire, imposées par la maison mère», explique Eugène Ubalijoro. Selon ce dernier, si ces normes ne sont pas respectées, cela pourrait être dangereux pour la santé alimentaire des consommateurs.

Du coté de Phoenix Beverages, la présence de ces produits à l’île Sœur s’expliquerait par «une négligence de la part des douanes réunionnaises. La question est de savoir comment ces produits ont pu entrer à la Réunion. D’autant plus que les Réunionnais ont des normes différentes aux nôtres, qui répondent à celles imposées par la France», explique Didier Vallet responsable du département commercial de Phoenix Beverages.

Mais les Brasseries Bourbon ne partagent pas cet avis. «Je ne dis pas que Phoenix Beverages est responsable, mais ils devraient contrôler les grossistes à qui ils distribuent leurs produits», insiste Eugène Ubalijoro, directeur général des Brasseries de Bourbon.