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Exposition : Jeux de patience entre peinture et mosaïque

8 mars 2010, 00:00

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Exposition : Jeux de patience entre peinture et mosaïque

Lyndsay Ann Rivière et Deena Pursooramen conviennent à un voyage dans deux dimensions de la création artistique.

Ne cherchez pas de point commun ni de thème partagé ni de fi l conducteur qui relierait Lyndsay Ann Rivière et Deena Pursooramen. Il n’y en a pas. A part le fait qu’elles se partagent l’espace d’exposition du showroom d’Allied Motors, à Réduit. Leur exposition – de l’acrylique pour l’une et de la mosaïque pour l’autre – débute demain. Elle restera visible jusqu’au mardi 23 mars.

L’univers de Lyndsay Ann Rivière, ce sont les pays où elle a vécu et le pays où elle vit. Cela donne des toiles, souvent des triptyques, partagées entre l’Australie,  l’Irlande et Maurice. Une balade qui commence au pays natal, à l’heure du dreamtime. Dans la chaleur du désert, le paysage est un peu flou, presque mystique.

La brousse est en feu. Mais à force de regarder dans cette masse en fusion, on fi nit par distinguer un visage d’aborigène. «Les aborigènes sont les véritables propriétaires de cette terre », comme le dit Lyndsay Ann Rivière.

En écho à cette chaleur du désert, la plasticienne juxtapose les couleurs automnales d’Irlande. Les rouges, les ors et les ocres du feuillage semblent en feu, à leur manière. Quand on s’approche, l’on voit s’éclairer le cuivre que Lyndsay Ann Rivière a mélangé à l’acrylique. Si ce besoin de lumière, ce besoin de donner du lustre à ses compositions, c’est une constante chez elle, la plasticienne insiste : « quand je peins, je ne cherche pas un style. Je ne veux pas tomber dans des formules, dans des séries. Je veux plutôt faire l’effort d’essayer des choses différentes à chaque fois.»

Aussi différent que Maurice de l’Australie par exemple. Si elle est installée chez nous depuis quatre ans, elle ne manque pas de nous renvoyer les images typiques, pour ne pas dire stéréotypiques, du Morne et du phare d’Albion. N’allez pas croire que Lyndsay Ann Rivière se cantonne au réel. Pour nous inviter au pays de l’imaginaire, elle nous propose une galerie de portraits. Une Ophélie moderne au regard en biais. « Pour montrer la femme moderne mais toujours rongée par le doute, les soupçons, toutes ses préoccupations du quotidien ».

Si l’art pouvait aussi être utile au quotidien ? Voilà une question que s’est posée Deena Pursooramen, elle qui a choisi de s’exprimer à travers les mille et un détails de la mosaïque. Il s’agit d’un travail de patience, de minutie. C’est aussi une persévérante reconstruction d’un monde à partir des débris de carreaux brisés.

«J’adore casser des carreaux. Cela aide à gérer le stress et m’évite de le passer sur les gens autour». Telle est la boutade de la jeune plasticienne qui expose pour la première fois, après avoir déjà montré ses créations en Afrique du Sud où elle a fait ses études d’art plastique. L’esthétique au quotidien chez Deena Pursooramen, c’est par exemple une table en fer forgé au dessus en mosaïque. Ce sont aussi des miroirs où en plus de contempler cette œuvre toute personnelle – soi –, on peut admirer le travail de sertissage de la plasticienne. Un méticuleux assortiment de petits morceaux de céramique pour faire un tout. A la fois miroir et œuvre d’art.

Aline GROËME-HARMON

*Exposition visible du lundi au samedi de 9h à 18h à l’étage du showroom d’Allied Motors