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Fête nationale : Quand le mauricianisme dépasse nos frontières
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Fête nationale : Quand le mauricianisme dépasse nos frontières
Ils ont quitté Maurice pour des raisons sociales, professionnelles ou de scolarité. Paradoxalement, ces Mauriciens d’ailleurs s’accordent à dire qu’être loin du pays les a rapprochés de leur culture. De leur terre d’asile, ils racontent leur mauricianisme…
Après son mariage avec un Australien, il n’a pas été aisé pour Ariane Cattard (photo) de se faire accepter dans son pays d’adoption. Depuis, 27 années se sont écoulées. Et elle s’est non seulement adaptée mais elle profite de chaque moment pour partager sa culture avec ses amis australiens. Ne ratant pas une occasion de leur préparer des plats typiquement mauriciens tout en leur parlant de la beauté de son île. Actuellement en vacances à Maurice, Ariane veut profiter de la fête nationale. «Peu importe où je vis, je suis mauricienne et je le resterai», déclare-t-elle.
Wensley et Mike Moothoo sont frères. Avec sa famille, le premier a posé ses valises en Australie depuis trois ans. Le second travaille au Canada. En fait, bien qu’il n’oublie pas ses origines, Wensley estime que c’était nécessaire pour lui de délaisser sa culture pour être accepté par son voisinage, ses collègues ou ses amis. Il ne parle que l’anglais à la maison et ne ressent pas le besoin d’initier sa fille à la langue créole. «L’Australie représente une plus grande ouverture pour ma famille et moi», explique-t-il.
Du Canada, son frère Mike conçoit les choses autrement. Ce dernier y travaille depuis plus d’un an en compagnie de neuf autres Mauriciens sur un chantier. Il trouve en ses compagnons un soutien moral et une occasion de rester en contact avec ses racines. Bien que le téléphone et Skype lui permettent de rester en contact avec sa famille à Maurice, il soutient que la technologie ne remplace pas le «contact humain». D’où le fait qu’il rentrera chez lui à la première opportunité.
Cela fait cinq ans qu’Annaëlle Frankart s’est installée en Belgique avec son époux. Mo Ti Zil, un livret trimestriel, annonce un bal ce samedi pour marquer la fête nationale. Malgré une blessure à la jambe droite, cette Mauricienne compte bien y assister. «Il y aura du séga, de la cuisine locale et des Mauriciens. On pourra parler le créole.» Et d’ajouter : «Tant qu’on est à Maurice, on ne fait pas attention à ces détails mais cela vous manque quand vous êtes loin.» Mijithan Isabelle, elle, est à son troisième année d’études en France. Elle se dit choquée de voir qu’il faut une fête pour que les Mauriciens s’affirment. La jeune fille est membre de l’association des étudiants mauriciens à Bordeaux pour «perpétuer notre culture».
Issaïe MOURADE
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