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Fabio Capello, le Mister rebondit en Russie
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Fabio Capello, le Mister rebondit en Russie
L’Italien Fabio Capello va tenter d’oublier quatre années infructueuses à la tête de l’Angleterre en se lançant à 66 ans dans une nouvelle et périlleuse campagne, en Russie, où il a été nommé sélectionneur lundi.
Attendu "mercredi ou jeudi" à Moscou, dixit le président de la Fédération russe Nikita Simonyan, pour parapher un contrat dont la durée n’a pas été révélée, l’Italien se serait vu proposer un salaire annuel de sept millions d’euros, selon la presse locale.
Une somme considérable pour le poste. Mais le Mister, réputé pour sa rigueur et son perfectionnisme, "sait comment gagner", avait relevé jeudi le ministre russe des Sports Vitali Moutko.
L’Italien reste toutefois sur un échec cuisant avec l’Angleterre, dont il avait pris les rênes en décembre 2007. Maintenu à son poste après la déroute en quarts de finale du Mondial-2010 face à l’Allemagne (4-1), Capello avait fini par quitter ses fonctions en février dernier, à quatre mois du début de l’Euro, dans les remous de l’affaire John Terry.
En désaccord avec la Fédération anglaise, qui voulait destituer le capitaine, accusé de racisme, Capello avait claqué la porte. Sans titre.
Une exception douloureuse pour celui qui a remporté trois Championnats d’Italie en tant que joueur avec la Juventus Turin (1972, 73, 75), puis sept comme entraîneur, avec l’AC Milan (1992, 1993, 1994 et 1996), la Roma (2001) et la Juve (2005, 2006), même si ces deux derniers lui ont été retirés à cause du scandale des matches truqués dans le Calcio.
Vainqueur également de la Ligue des champions avec les Rossoneri (1992), il glane également deux Liga à la tête du Real Madrid (1997 et 2007), sans toutefois faire briller l’équipe.
Si son âge et son palmarès auraient pu désormais le diriger vers une retraite bien méritée, il n’a sans doute pas voulu rester sur cette déconvenue.
Défi de taille
Il va désormais apporter sa légendaire austérité à une équipe en crise, marquée par une piteuse élimination en phase de poules à l’Euro.
L’Italien devra d’une part redorer l’image de l’équipe, sérieusement ternie par la défaite face à la Grèce (1-0) qui avait scellé la sortie de l’Euro. Les joueurs avaient été accusés dans la presse de dilettantisme et de ne penser qu’aux primes, suscitant la colère des supporteurs et de certains politiques.
Sur le plan sportif, la Russie d’Andrei Arshavin et Alan Dzagoev, non qualifiée pour le Mondial-2010, devra prioritairement obtenir son billet pour l’édition 2014 au Brésil.
Or, le défi est de taille, car l’équipe est engagée dans le groupe F, aux côtés du Portugal, qui fait figure de grandissime favori pour prendre la première place, synonyme de qualification directe.
Il faudrait alors s’en remettre à la loterie des barrages. Et un nouveau revers ferait tache alors que le pays accueillera le Mondial suivant, en 2018.
La pression sera donc intense sur les épaules de Capello qui devrait mettre toutes les chances de son côté en s’adjoignant, selon la presse russe, deux relais italophones : Igor Shalimov et Dmitry Alenichev, passés par des clubs de Serie A.
Son droit à l’erreur sera d’autant plus limité que la Fédération russe a fait le pari de maintenir sa confiance à un étranger, après six années néerlandaises à la tête de la sélection, avec les passages mitigés de Guus Hiddink (2006-2010), puis Dick Advocaat (2010-2012).
Mais il fait peu de doute que le vieux grognard "Don Fabio" aura les épaules pour mener cette campagne de Russie, l’une des plus risquées de sa carrière.
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