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Fayzal Ally Beegun «Plus de travailleurs en situation irrégulière que les chiffres officiels»

19 juin 2009, 00:00

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Fayzal Ally Beegun «Plus de travailleurs en situation irrégulière que les chiffres officiels»

C’est ce qu’affirme le syndicaliste qui est l’un des principaux négociateurs de cette catégorie de travailleurs. Ces derniers ont su contourner la vigilance des services de l’immigration pour tenter leur chance à Maurice.

Dans le dernier rapport de la Confédération Syndicale Internationale sur les violations des droits syndicaux, mention est faite du sort des travailleurs migrants. «La main-d’œuvre migrante est la plus exposée aux violations des droits syndicaux. Lorsque ces travailleurs et travailleuses font grève, la réplique coordonnée des employeurs et des autorités consiste souvent à les renvoyer dans leur pays d’origine pour rupture de contrat et grève illégale», lit-on dans le rapport.

Fayzal Ally Beegun explique qu’il a eu «l’occasion de rencontrer de nombreux travailleurs étrangers qui ne sont pas rentrés chez eux à la fin de leur contrat. Ce qui me permet d’affirmer qu’ils sont en plus grand nombre que les chiffres fournis par l’Immigration and Passport office».

Les ouvriers expatriés considèrent, pour la plupart, Maurice comme un eldorado. Une opportunité d’avoir une vie meilleure que celle que peut leur offrir leur pays d’origine. La majorité de ceux qui cherchent à demeurer sur le territoire mauricien sont les Indiens et les Bangladais qui fuient les conditions de vie précaires.

Au fil du temps, ils ont développé un mode opératoire bien rodé qui leur permet, dans certains cas, de profiter de l’hospitalité mauricienne pendant des années sans que les autorités ne puissent les retracer. Certains s’arrangent pour fuir les dortoirs à la veille de leur départ, mais dans ce cas précis les noms sont vite transmis aux autorités concernées puisque leur absence est constatée par l’employeur.

D’autres ont choisit une manière plus subtile de fausser compagnie aux services de l’immigration. Ils sont, en général, raccompagnés par leurs patrons ou leurs collègues mauriciens jusqu’au terminal de l’aéroport. Une fois l’enregistrement terminé et qu’ils se retrouvent seuls à l’aérogare, ils n’ont plus qu’à ressortir de bâtiment.

Ceux là, ne sont pas nécessairement pris en compte dans les chiffres officiels. Ils se cachent alors chez des amis mauriciens ou alors chez des compatriotes qui sont déjà installés chez nous. La plupart des ses «sans papiers» trouve facilement du travail soit dans la construction soit dans les boulangeries qui sont des secteurs dans lesquels la main d’œuvre est moins contrôlée.

Ainsi, travaillent et vivent des centaines d’étrangers en situation irrégulière sur notre territoire soit bien plus que les quelques 14 Bangladais qui sont officiellement recherché pour immigration illégale.