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Fer tansion Bolom

6 mars 2013, 00:00

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Ami et disciple d’un certain Grand E, dont le commun des mortels ignore tant l’identité que l’existence, mais dont on soupçonne qu’il pourrait s’agir d’une sorte de mentor littéraire, l’avocat PMSD Panglose est doté de ce qu’au XIXe siècle on appelait une belle plume. L’homme manie la langue avec une aisance réelle, choisissant ses mots avec précision et justesse. Ce n’est donc pas lui qui réclamera notre indulgence pour méconnaissance des mots et confusion des registres.

Quand M. Panglose, nouveau porte-parole du parti bleu, dit du ministre du Tourisme qu’il a fait le « mal-élevé », la formule surprend à une conférence de presse de parti politique. Qu’elle soit entendue en kreol ou en français, le caractère à la fois cinglant et minorant du propos ne laisse pas beaucoup d’espace à la personne concernée pour se relever et retrouver une crédibilité d’adulte. Mais là n’est pas le plus grave.

Jacques Panglose s’est également permis une remarque faisant référence au physique du ministre Sik Yuen. De la part d’un avocat qui, croit-on, se dit attaché aux droits humains, un propos de ce type est fort surprenant, cette surprise particulière s’ajoutant au caractère fondamentalement inacceptable du surnom utilisé.

Porteur d’expériences humaines diverses, allant de son engagement culturel et social de toujours dans les banlieues défavorisées de la capitale, aboutissant à la présidence de la Commission Justice & Paix du diocèse de Port-Louis, le précédent porte-parole du PMSD, Lindsay Morvan, avait su donner une certaine tenue aux rencontres de ce parti avec la presse. Ce dernier démissionnaire, le parti bleu aura, à première vue, quelque mal à trouver une pointure comparable pour habiller de correction politique ses propos hebdomadaires. Xavier Duval devrait faire un relevé des termes spontanément utilisés par les journalistes pour parler de son parti : coqs, écurie, basse-cour… Des formules dont ces commentateurs épargnent les rouges et les mauves comme les oranges. Pourquoi seulement les bleus ? Jacques Panglose est-il équipé pour faire réfléchir sur ce déficit de communication ?

Il nous a encore manqué le déclic pour que, chez nous aussi, Twitter devienne le moyen de communication privilégié des politiques. En revanche, sur Facebook, rouges et mauves sont déjà très actifs. Avec les retraits attendus des générations Bérenger/Ramgoolam, la communication politique est appelée à changer. Aux bleus de se demander s’ils laisseront la leur aux outrances d’un bateleur de demi-gros déserté.