L’hôtel Manisa, a initié des procédures de poursuites contre les ministères du Tourisme et de la Santé. Le directeur de l’établissement, Bissoon Mungroo, estime que la décision prise au niveau de ses deux ministères est injuste. Depuis l’hôtel a rouvert ses portes.

Les procédures n’auraient pas été respectées selon l’hôtel Manisa. La décision de fermer l’hôtel Manisa, à Flic-en-Flac, pour insalubrité aurait été prise de manière arbitraire et sans préavis, estime l’établissement. Et, il ressort qu’aucun rapport officiel ne serait en mesure de soutenir les faits avancés pour justifier la fermeture de cet établissement de 25 chambres, qui emploie 60 personnes.

«Depuis ce coup, il y a environ deux semaines, j’ai perdu beaucoup de clients. L’hôtel, qui a rouvert ses portes depuis quelques jours, tourne au ralenti», lance le propriétaire du Manisa, Bissoon Mungroo, un homme d’affaires proche de Sir Anerood Jugnauth.

Il a lancé hier les procédures pour engager des poursuites. Des dommages et intérêts de plusieurs millions de roupies seront réclamés aux ministres du Tourisme et de la Santé ainsi qu’aux ministères concernés.

«On dépose la plainte en Cour suprême lundi», indique Me Roshi Bhadain, l’avocat de Bissoon Mungroo.

La décision de fermer l’établissement hôtelier aurait été prise par la direction de la Tourism Authority (TA) – avec l’appui du ministère du Tourisme – sans que le conseil d’administration en soit informé.

«Je n’ai jamais été mis au courant, ou même le board, de la démarche des autorités compétentes, notamment du ministère de la Santé et de la Tourism Authority, de procéder à la fermeture immédiate de cet hôtel pour insalubrité. Je l’ai appris après coup, à travers un mail», soutient Alain Wong, Chairman de la TA.

Il affirme qu’il n’a reçu aucun rapport détaillé depuis que cet hôtel a fermé ses portes. Contactée, la direction de la TA argue qu’il n’y avait pas lieu d’informer le board, car il y avait suffisamment d’éléments pour fermer immédiatement l’hôtel.

Le ministère de la Santé a envoyé, le 9 octobre, une lettre à la direction du Manisa pour l’informer qu’il doit fermer ses portes avec effet immédiat pour insalubrité. L’hôtel avait été pris en contravention, cinq chambres étant «insalubres». Mais après enquête, il a été révélé que ces chambres n’ont jamais été louées aux touristes. Une partie servait de dortoir pour les employés de l’hôtel et l’autre comme entrepôt.

Les inspecteurs de la Santé auraient également découvert des «traces» de petits rongeurs dans une cuisine de l’hôtel. Après analyse et contre analyse des éléments récoltés dans la cuisine, il s’est avéré que cela n’a jamais été des petits rongeurs ni même des parasites susceptibles de provoquer des maladies.

Bernard SAMINADEN