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Flic-en-Flac à bout de souffle
Deux nouvelles routes devraient être construites pour désenclaver Flic-en-Flac. En attendant, on étouffe dans ce village de l’Ouest qui fait face à des problèmes d’infrastructures et de transport. «Ena enn sel rantre enn sel sorti», lance Roshan Rughooputh, président de l’association des chauffeurs de taxi de la localité. Le souvenir de l’embouteillage monstre lors du carnaval du Mauritius Shopping Fiesta en 2012 est encore bien présent parmi les habitants.
À en croire le chauffeur de taxi, la route côtière atteint ses limites tous les week-ends. La faute, explique-t-il, au manque de places de parking pour les familles qui viennent à la plage, mais aussi pour les clients des restaurants, des boîtes de nuit et des bars qui jouxtent la plage publique. Ils sont tous alignés sur quelques centaines de mètres. «Le week-end, Flic-en-Flac est totalement bouché.» Avec en plus des taxis marrons qui se mettent de la partie, et des taxis attachés à des hôtels qui descendent au village.
Les deux nouvelles routes en projet devraient être en mesure de résoudre le problème de l’engorgement du village. Un premier tronçon doit relier Wolmar à Tamarin, alors que le second doit serpenter à travers des champs de canne jouxtant le Morcellement Anna. Il permettra à ceux qui viennent Médine et d’Albion de passer par Canot.
Fêtards et herbes folles
Aux problèmes d’infrastructures viennent s’ajouter ceux du transport. «Dan Flic-en-Flac, bistop pa egziste», souligne Roshan Rughooputh. Et de dénoncer les autobus qui «aret kot zot anvi, au vu et au su tou dimoun. Mem si ou lot kote sime, ou sinial bis la, li pou arete, li pou pran ou».
Des herbes folles, devenues des arbres longilignes, asphyxient le nid douillet d’Harold Beesoo, un Mauricien établi en France depuis 42 ans. © Krishna Pather
Les habitants se plaignent également d’avoir à supporter la vue des mauvaises herbes qui pullulent sur les nombreux terrains vagues parsemés dans le village. Ce n’est pas Harold Beesoo, un Mauricien établi en France depuis 42 ans qui s’est construit un nid douillet pour sa retraite à Flic-en-Flac, qui dira le contraire.
Et quand ce ne sont pas les herbes folles, ce sont les fêtards qui gênent leur voisinage. «On vient ici pour se reposer, mais le week-end, on ne dort pas», affirme le retraité. Flic-en-Flac est en tout cas une terre fertile où ont poussé et poussent encore des appartements et des studios à louer.
«Quand on vient ici, il y a toujours un souk», corrobore son épouse Maryse. «Quand on appelle la police, le bruit se calme pendant dix minutes, et puis ça repart. On vous lance l’argument qu’on a le droit de faire autant de bruit que l’on veut jusqu’à 22 heures.»
Des roulottes installées au petit bonheur
Est-ce qu’on respire mieux sur le sable chaud ? Pas si sûr, quand on est pris en sandwich entre la rangée d’une trentaine de transats et celle des roulottes bigarrées posées sur des blocs. Et dire qu’en novembre dernier, tous les propriétaires de roulottes «inn gayn notice, avek dele 48 er pou lev pake ale !». Mooragen Moonsamy, président de la Beach Traders Association de Flic-en-Flac, ne souhaite pas trop s’étaler sur le sujet. Ses collègues – ils sont une quarantaine – non plus.
Des roulottes bigarrées posées sur des blocs longent toujours la plage, malgré la pancarte enjoignant les occupants à quitter les lieux mise en place en novembre dernier. © Krishna Pather
C’est que des négociations sont en cours avec les autorités, indique-t-il. Il soutient que les recettes d’une seule roulotte peuvent parfois générer des revenus à une demi-douzaine de personnes. «Lor laplaz ou kapav trouv zis de dimoun. Me kot mwa, ena enn lekip dan lakwizinn ki prepar tou bann ingredian, ki fer boulet.»
Des toilettes qui dérangent
Autre problème: la construction de nouvelles toilettes publiques sur la plage. Certains habitants refusent que celles-ci soient construites à proximité de leurs maisons. Ils se sont rendus sur le site pour empêcher la poursuite des travaux, le mardi 25 février. Et hier, mardi 11 mars, Georges Ah Yan, le président du Forum des citoyens libres, a déposé une injonction en Cour contre ce projet.
«Ces toilettes devaient initialement être construites près du débarcadère, suite à une demande de pêcheurs qui rentrent tard le soir et ne trouvent pas de toilettes publiques. Mais la Beach Authorityles a déplacées près des habitations», fait ressortir Georges Ah Yan.
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