Le scandale des matches truqués semble avoir touché le football mauricien. C’est la bombe que balance le président de Stanley United, Anzal Hosenbocus, dont le club a été relégué samedi dernier de la deuxième division.

Il accuse la Mauritius Football Association (MFA) et principalement le président Vinod Persunoo et d’autres dirigeants de cette instance d’avoir arrangé des matches au détriment de son équipe.

A peine le championnat de deuxième division terminé, qu’un parfum de scandale plane avec des allégations de matches truqués. La nouvelle met en émoi le monde footballistique local puisque les allégations d’Anzal Hosenbocus sont accablantes. Le président de Stanley United incrimine Vinod Persunoo et met en avant comme preuve des enregistrements téléphoniques échangés entre le président de la MFA et lui samedi dernier.

«Il y a plusieurs éléments troublants, dont un enregistrement téléphonique du président de la MFA qui me raconte dans la soirée de samedi que tout a été concocté, orchestré et planifié depuis plusieurs semaines pour que mon équipe passe à la trappe. Sans compter, son appel pendant le match de son équipe contre la mienne, samedi après-midi, pour m’inviter à perdre pour permettre à son club d’être promu», dénonce Anzal Hosenbocus.

Dans le même souffle, le président met en exergue plusieurs situations pour étayer ses allégations de matches truqués causant préjudice à son équipe au final : «Tout a été fait par la MFA pour nous pénaliser. Certaines équipes ont été avantagées par le système des matches à domicile et à l’extérieur. Plus grave, lors de notre match contre Case-Noyale, l’arbitre de la rencontre a eu des directives d’un dirigeant de la fédération à la mi-temps et cette rencontre a pris fin dix minutes avant le temps réglementaire.»

Vinod Persunoo invoque la plaisanterie

Au niveau de la MFA, les dénonciations impromptues d’Anzal Hosenbocus ont provoqué un branle-bas de combat à la direction et le principal incriminé monte au créneau pour se défendre. «C’est plutôt moi qui ai été harcelé par le président de ce club à travers multiples appels et rencontres à mon travail à Réduit. Il a exercé une pression sur moi pour que je ne fasse reléguer qu’une seule équipe. Je n’ai pas cédé», lance Vinod Persunoo.

Concernant la teneur des dénonciations, le président ne nie, toutefois, pas la conversation téléphonique avec Anzal Hosenbocus, invoquant que c’était plutôt une plaisanterie : «Il ne faut pas tout prendre au sérieux. C’est plus une blague entre lui et moi. Personnellement, je n’ai rien à me reprocher et on verra bien la suite des choses car ce sont des accusations graves qu’il faut pouvoir prouver.»

La suite pourrait prendre des tournures démesurées puisqu’Anzal Hosenbocus ne compte pas rester les bras croisés : «Nous avons retenu les services de Me Rama Valayden. Le comité directeur du club se rencontrera pour décider de la marche à suivre. Une déposition à la police sera faite sur les conseils de notre homme de loi. En tout cas, nous ne comptons pas rester tranquille.»

La pavé est lancé dans la mare. D’autres rebondissements sont à prévoir dans cette affaire. Ce n’est que le début d’un scandale qui devrait provoquer d’autres éclaboussures. D’autres langues risquent de se délier rapidement d’autant qu’on commence à évoquer des matches arrangés qui se monnayaient à hauteur de Rs 50 000 dans cette même division. Affaire à suivre…