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Football: Laurent Blanc disculpé, la FFF sur la sellette
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Football: Laurent Blanc disculpé, la FFF sur la sellette
Les deux commissions chargées d''''enquêter sur l''affaire des quotas ethniques dans le football français ont disculpé, le mardi 10 mai, le sélectionneur Laurent Blanc, tout en dénonçant les dysfonctionnements de la Fédération.
Les enquêteurs, diligentés d''une part par le ministère des Sports et d''autre part par la Fédération française de football (FFF), ont également estimé que rien ne permettait d''affirmer qu''une politique de quotas discriminatoires avait été menée. La ministre des Sports, Chantal Jouanno, a exclu des poursuites judiciaires contre certains participants à une réunion, le 8 novembre dernier, de la Direction technique nationale au cours de laquelle l''idée de quotas de sélection pour les binationaux a été évoquée.
"Il n''y a pas lieu de saisir la justice pour infraction à la loi", a-t-elle dit lors d''une conférence de presse après avoir reçu le rapport qu''elle avait diligenté auprès de trois inspecteurs du ministère. La ministre a estimé également que Laurent Blanc ne saurait être taxé de racisme ou de discrimination, malgré sa présence à cette réunion.
"Aucun fait ne permet de dire que Laurent Blanc cautionnerait des pratiques discriminatoires", a dit Chantal Jouanno. Un avis partagé par le député de Seine-Saint-Denis Patrick Braouezec, président de la commission mise en place par la FFF.
"Il (Laurent Blanc) s''est laissé embarquer dans cette discussion", a-t-il dit, en révélant que lors de son audition le sélectionneur de l''équipe de France avait déclaré être "en colère contre lui-même" après les propos qu''il a tenus.
CONSTAT SÉVÈRE
Au cours de la réunion, Laurent Blanc avait notamment déclaré: "Qu''est-ce qu''il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks." Il a ensuite fait des excuses publiques puis les a renouvelées devant la commission lors de son audition lundi. Cléments envers Laurent Blanc, Chantal Jouanno et Patrick Braouzec ont dressé en revanche un constat sévère des dysfonctionnements à la FFF.
Soucieuse de ne pas être accusée d''ingérence dans les affaires de la Fédération par l''UEFA et la Fifa, les instances européenne et mondiale du football, la ministre a cependant suggéré que la Fédération fasse son aggiornamento.
Chantal Jouanno a proposé à la FFF, engluée dans des luttes de pouvoir à l''approche de l''élection de son prochain président le 18 juin, "un audit interne et un accompagnement managérial."
"Compte tenu des conséquences sur le monde du football, il y a lieu de prendre des décisions au sein de la FFF", a dit la ministre. "Mon rôle n''est pas de couper des têtes", a-t-elle insisté, tout en critiquant le directeur technique national François Blaquart, qui a explicitement utilisé le mot quota lors de la réunion du 8 novembre.  "Il s''agissait d''une réunion interne à la DTN et il n''a pas su en maîtriser les dérapages (...) Il appartient au Conseil fédéral de décider ou non de le garder à son poste", a-t-elle ajouté.
Un Conseil fédéral extraordinaire de la FFF doit se prononcer jeudi sur d''éventuelles sanctions.
"DISCUSSION MALSAINE"
"Il y a une discussion parfois malsaine facilitée par des dysfonctionnements internes" à la FFF, a surenchéri Patrick Braouezec lors de sa propre conférence de presse, en dénonçant "des propos débridés" et "le manque de leadership" du DTN François Blaquart lors de la réunion.
Patrick Braouezec a jugé que la discussion autour des quotas constituait "un faux débat" et qu''il fallait "abandonner toute réflexion sur la nationalité sportive." L''élu a toutefois replacé cette réunion dans le contexte d''une Fédération à ses yeux "fragilisée": un DTN intérimaire, un président de la Fédération (Fernand Duchaussoy) intérimaire également, un directeur de l''Institut national du football (INF) nouvellement nommé, de fortes tensions qui ont débouché dix jours plus tard sur la démission spectaculaire du directeur général de la FFF, Jacques Lambert.
L''ancien maire de Saint-Denis a élargi son analyse au climat général de la vie politique française, marquée par de vifs débats sur les thèmes identitaires et communautaristes. "On voit bien que ces sujets sont des sujets récurrents dans toute la société française", a-t-il dit, en soulignant cependant que "le football est le lieu sportif et culturel qui brasse le plus les courants de la diversité."
"Le football est un microcosme de la société. On a une famille du football éclatée. J''espère que la nouvelle gouvernance de la FFF sera capable de remédier à ce problème", a-t-il conclu.
Reuters
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