« Rendre au football mauricien ce qu’il m’a donné ». C’est le souhait émis par Désiré Periatambee lors de sa rencontre avec la presse, hier matin, à l’hôtel Le St-Georges, à Port-Louis. A l’occasion de la présentation, dans les grandes lignes, de son projet de formation pour les jeunes footballeurs mauriciens en France, l’ancienne vedette du ballon local tient à retourner l’ascenseur à une discipline qui lui a fait devenir ce qu’il est aujourd’hui.
 

Le football mauricien s’est écrit durant ces quinze dernières années avec Désiré Periatambee qui a connu une longue carrière de joueur professionnel en France. Fraîchement retraité à 37 ans, celui qui a quitté Maurice à 16 ans pour l’AJ Auxerre veut faire vivre le même rêve à plusieurs de nos footballeurs en herbe. Son objectif est d’apporter son aide à nos jeunes.

« Il y a une vingtaine d’années, le football mauricien m’a donné l’opportunité d’aller faire ma carrière dans une structure professionnelle. Aujourd’hui, je veux que d’autres jeunes de mon pays puissent m’emboîter le pas dans l’intérêt de notre football et de notre équipe nationale. Je mets à contribution mon expérience et mes contacts au service de ces jeunes », lance un Désiré Periatambee rempli de détermination.

Pour avoir évolué dans pas moins d’une demi-douzaine de clubs – Auxerre, Troyes, Grenoble, le Mans, Niort, Dijon et Bastia – Désiré Periatambee connaît bien le monde impitoyable du football et comment il est difficile de s’affirmer dans ce milieu : « J’ai eu la chance de n’avoir jamais été au chômage. Pour un jeune de venir s’imposer dans le cadre professionnel, c’est devenu plus compliqué de nos jours. D’où ma démarche d’apporter mon soutien à des jeunes Mauriciens susceptibles de faire une carrière internationale ».

Ova et Prosper en pionniers

Résidant à Bastia depuis qu’il a raccroché définitivement les crampons l’année dernière, Désiré Periatambee dispose d’un carnet de contact qu’il veut mettre à profit pour les jeunes footballeurs mauriciens. « Je n’ai personnellement rien à gagner dans tout cela.  De par mes contacts, des essais peuvent être dénichés pour nos meilleurs jeunes. S’ils parviennent à convaincre là-bas pour décrocher un contrat, ce sera parfait pour eux car le football français est structuré et est régi pas une charte », explique l’ancien meneur du Club M.

Désiré Periatambee a pris pour preuve les deux premiers Mauriciens qu’il a pu faire venir pour des essais en France. Dimitri Ova et Rémi Prosper sont depuis lundi dernier, et ce, jusqu’au 28 avril au centre de formation des Chamois Niortais, club de Ligue 2, pour un stage. « Je ne sers que de facilitateur. Maintenant, c’est à eux de réussir. Mon souhait, c’est qu’au moins un des deux puisse réussir comme pour ouvrir la voie à d’autres et dans l’intérêt du football mauricien  », espère Désiré Periatambee.

Selon Periatambee, Maurice regorge de jeunes de talents qui ont les moyens de s’illustrer, avec un peu de réussite, sur la scène internationale : « Les Malgaches, les Comoriens et même les Mahorais arrivent à convaincre en France. Pourquoi pas les footballeurs mauriciens ? Avec le concours de quelques amis de bonne volonté, comme Daniel Simpson, qui est à mes côtés, aussi bien que des sponsors, nous exploitons d’autres horizons pour les jeunes locaux ».

De passage à Maurice, Désiré Periatambee multiplie les contacts auprès des institutions locales pour avoir leur support dans son projet. « Je ne suis pas là pour me substituer à des organismes au service du football. Beaucoup font un travail formidable. Si, maintenant, le ministère et la fédération trouvent que ce projet est viable, un travail de concert peut se faire », affirme-t-il. En attendant, son plan suit son cours avec la détection d’autres jeunes pour tenter de leur ouvrir les portes des centres de formation des clubs français.