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Fruits à pain : de l’arrière-cour à nos assiettes
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Fruits à pain : de l’arrière-cour à nos assiettes
Un vaste programme visant à implanter des projets pilote de culture et de propagation de l’arbre à pains à tant à Maurice qu’à Rodrigues a été lancé le 24 avril 2012 à Pamplemousses. L’idée est d’exploiter les potentiels nutritifs et commerciaux du fruit à pain.
Introduit dans le pays en 1796 par les Français dans le but de le développer comme un produit alimentaire de base pour ses colonies dans les Antilles, il a fallu 216 ans d’attente à l’arbre à pain avant que les autorités mauriciennes ne décident de lui attribuer le statut qu’il mérite sur la liste des solutions susceptibles de l’aider à atteindre l’autosuffisance alimentaire partielle ou du moins à assurer au pays un certain niveau de sécurité alimentaire.
Cette reconnaissance a pris la forme de l’élaboration d’un vaste programme qui consiste à créer des villages tant à Maurice qu’à Rodrigues pour promouvoir la culture de l’arbre à pain. Le coup d’envoi de ce programme a été donné mardi 24 avril 2012 au lieu même où il y a 216 ans, la culture de l’arbre à pains a été lancée à savoir, le Jardin des Pamplemousses, l’œuvre du botaniste Pierre Poivre.
Devant une foule constituée d’écoliers, de collégiens, de représentants d’organisations non gouvernementales, de villageois des régions Nord, Satish Faugoo a troqué son statut de ministre de l’Agro industrie et de la Sécurité alimentaire pour prendre sa toge d’avocat de la défense de la cause de la stratégie du gouvernement à promouvoir la culture de l’arbre à pain.
Dans un langage simple, il a tour à tour fait état des valeurs nutritionnelles du fruit à pain, de son statut de substitut potentiel au riz, à la farine de blé, à la pomme de terre, ses potentiels d’exportation, ses vertus médicinales dont l’absence de gluten, facteur essentiel dans un pays où 30% de la population souffre du diabète, de son importance dans le contexte de la sécurité alimentaire à Maurice, ses potentiels d’exportations, sa capacité de donner de la valeur ajoutée à de nombreuses activités existantes comme par exemple, la revalorisation des terres marginales et les quelque 12 000 hectares de terre abandonnés par les petits planteurs après la chute du prix du sucre sur le marché européen.
Réaliste, Satish Faugoo a demandé un minimum à l’assistance : « Souvenez-vous de l’histoire du girofle au Zanzibar. Elle a commencé par l’incitation faite à chaque famille de mettre en terre, un plan de girofle. Aujourd’hui, le Zanzibar est devenu le producteur numéro du girofle. Faites-en autant. »
Le gouvernement a mis le paquet pour assurer la réussite de ce programme d’action. Toutes les ressources dont il dispose ont été mise à contribution : la compétence de nombreux services du ministère dont celle de l’Agricultural Research Extension Unit (AREU) en matière de recherches, l’expérience acquise déjà dans le domaine de la culture, de l’exportation et de la transformation du fruit à pain, de la conception de recettes à partir du fruit à pain, du lancement d’un concours invitant à tous de faire connaître leur connaissance en matière de l’utilisation gastronomique du fruit à pain, la mise en place d’un service visant à venir en aide à la population depuis la mise en terre de l’arbre à fruit jusqu’au marketing du projet sur le marché local et extérieur, le lancement de trois jours d’activité au centre de l’AREU à Wooton, Curepipe, dans le cadre de la promotion de la culture de l’arbre à pains.
S’il y a un homme à qui l’engagement du gouvernement pour ce qui est de la promotion des vertus du fruit à pain a fait énormément plaisir, ce n’est ni plus ni moins que Daneshwar Surjua. Il a été un des pionniers sinon le premier à croire dans les potentiels du fruit à pain et à les exploiter à des fins commerciales. Aujourd’hui, l’exportation du fruit à pain vers l’Angleterre et la France et qu’il achète auprès des agents locaux, la transformation de sa chair en farine disponible sur le marché local fait partie intégrante de la panoplie de ses nombreuses activités dans le domaine de l’agro-business.
« Pourquoi ne pas envisager l’installation d’une industrie de fabrication de la farine du fruit à pain. J’en fais depuis ces vingt dernières années. Si on est en mesure de produire quelque 400 000 tonnes de sucre pourquoi ne pouvons-nous pas produire 100 000 tonnes de farine du fruit à pain ».
Et pour cause, avec de la farine du fruit à pain, on peut en faire bien de recettes. « J’en ai beaucoup », explique Jacqueline Dalais, directrice de ‘La Clef des Champs’. Sa préférée : un capuccino à base du fruit à pain.
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