Son quotidien, c’est la déprime. Gawtam Bamma, un employé de la «Cargo Handling Corporation», après avoir perdu toutes ses économies dans la société «Whitedot». Presque au bord des larmes, il raconte comment il en est arrivé là.

«Mo finn rwine. Zot finn deplim mwa. Tou mo lekonomi finn dilapide par bann eskro san pitie.» C’est le cri ducoeur de Gawtam Bamma, une des 184victimes de la société Whitedot. Il a investiRs 17 millions de septembre 2012 au22 mars 2013 dans le système de Ponzi de la compagnie Whitedot. Désemparé, il a malgré tout accepté de seconfier à l’express à visage découvert.

«L’éclatement de cette fraude massive a eu l’effet d’une bombe sur moi», racontece contremaître de 62 ans de la Cargo Handling Corporation.«Je n’ai plus la joie de vivre. Je suis encore traumatisé. Mo strese, mo pagayn somey kan mo panse ki tou mokas finn volatize», précise-t-il. Presqueau bord des larmes, Gawtam Bammadit avoir été rabroué par son épouseet ses, quatre enfants depuis que cetteaffaire a été mise au jour.

«C’est mon frère qui habite Henrietta qui m’a parlé de cette affaire. Il a pris contact avec les représentants de la compagnie Whitedot pour moi.» Puis unjour, un dénommé Sanjeev Luchoomunest venu chez lui. «Il m’a expliqué en détail le fonctionnement de Whitedot. Il m’a informé que j’aurais des intérêts mensuels dépendant du montant que je veux investir.» «J’ai accepté volontairement. Dans un premier temps, j’ai investi Rs 1 million. J’ai empoché comme prévu des intérêts de Rs 70 000 par mois».

Gawtam Bamma raconte qu’il a vendu toutes les actions qu’il détenait dans plusieurs grosses compagnies à Maurice et également dans des hôtels. «Je les ai placées dans la compagnieWhitedot dans le but d’obtenir des intérêtsalléchants que les banques n’offrentpas. J’ai investi une douzaine de foisdans Whitedot ; la somme variait entreRs 1 million et Rs 3 millions», précise-t-il.

En plusieurs occasions, Gawtam Bamma a touché des intérêts mensuels. Pour ses deux derniers investissements de Rs 2 m le 28 février 2013 et Rs 3 m le 22 mars 2013, il n’a pas eu d’intérêts, soutient-il. «Lerla mo finn kompranki mo finn gayn zafer avek bann eskro.Fraud eklate la.»

Un émissaire de Whitedot, poursuit-il, est venu chez lui afin de lui dire : «Ena enn ti problem e sa pou rezoud. Pagayn traka.» Toutefois, le sexagénaire affirme qu’il ne «voyait rien venir». Et c’est «avec consternation» qu’il a appris «l’arrestation de ces escrocs». «La mopanse ki pena lespwar pour rekiper molarzan. Lerla mo gayn presion familial.»

Prenant son courage à deux mains, Gawtam Bamma a porté l’affaire au Central Criminal Investigation Department.«Puis je me suis rendu à la Banquede Maurice où j’ai déposé tous mes documents», indique-t-il.

Il décide de rencontrer Me Viren Ramchurn, avocat, pour porter l’affaire devant la justice. «183 autresvictimes et moi-même nous avons faitcause commune pour essayer de récupérer cet argent.»

Son seul espoir. Car sa vie est un devenu un véritable enfer. «Ou kone kouma mo latet fatigue depi ki lapres ek radio pe koz sa tou lezour. Mo santi mwa deprime. Mo lakaz inn vinn kouma enn lanfer», explique-t-il entre deuxsanglots.