Publicité

Gilbert Espitalier-Noël Chief executive officer de ENL Property

21 avril 2010, 18:12

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

"Nous avons investi plus de Rs 10 milliards dans nos projets de construction»


Comment fonctionne ENL property ?

ENL Property est une des divisions du groupe Espitalier Noël Limited. Cette division a pour vocation première de développer une petite partie des terres que le groupe possède dans le centre et le sud du pays. La branche ENL Property a donc été structurée afin de mener à bien les différents projets immobiliers du groupe et d’y insufler un vrai dynamisme. Pour ce faire, nous avons créé trois compagnies au sein d’ENL Property.

Tout d’abord, la société ENL Property Services, chargée de la conceptualisation des projets et de leur implémentation. Ensuite Espral Ltd, qui est chargée de suivre toutes les questions de permis. Espral Ltd est aussi responsable de la vente de terrains et de bâtiments sur le marché local. Enfin, Espral International Ltd se concentre sur la vente des unités d’ Integrated Resort Scheme (IRS) à l’étranger.

Quels sont vos projets en cours dans l’IRS ?

Le groupe est engagé dans trois projets IRS. D’abord, le projet Villas Valriche, qui est le plus avancé. Nous y sommes impliqués au niveau de la gestion , puisque le projet est la propriété de la compagnie sucrière de Bel Ombre. Nous avons déjà vendu plus de 100 villas sur la première phase, ce qui représente 125 villas. Nous avons démarré la commercialisation de la deuxième phase, qui comprendra une centaine d’unités.

Il y a ensuite le projet La Balise Marina à Rivière-Noire, que nous développons en collaboration avec d’autres investisseurs, comme la banque Investec. Ce projet représente un investissement de Rs 4 milliards. Les travaux ont commencé en novembre 2009 et la première phase devrait être terminée en décembre 2011. Enfin, nous finalisons la constitution du tour de table pour le projet Savinia dans le Sud. Ce projet, dont la première phase comprendra un hôtel et 25 villas, sera développé en collaboration avec le groupe asiatique Six Senses. Il mettra plus particulièrement l’accent sur l’intégration au milieu naturel et le développement durable.

Quels sont vos principaux projets en cours de réalisation et quels sont les investissements requis ?

En immobilier commercial, Bagatelle, dont la première phase comprend un centre commercial, un hôtel d’affaires de 80 chambres, un motor city et un ensemble de résidences, représente Rs 4,5 milliards, incluant le terrain. Le projet de La Balise Marina représente un cout de construction d’environ Rs 4 milliards. A travers la filiale de Savannah, MDA Properties Ltd, nous avons environ Rs 600 millions en construction dans la zone de Moka dont les 72 unités résidentielles des Allées d’ Helvetia qui seront livrées à la fin juillet cette année, un centre commercial avec un super marché Spar et un centre sportif avec une piscine. Ces deux derniers développements devraient se terminer en novembre 2010.

Au total, nous avons donc en ce moment investi un peu plus de Rs 10 milliards dans la construction, auxquelles il faut rajouter les Villas valriche.

N’y-a-t il pas un risque de saturation en matière de centre commerciaux ?

Oui il y a sans doute un risque de saturation. Il y aura une forte concurrence entre les différents centres. Le marché grandit avec la hausse du pouvoir d’achat des Mauriciens, mais il n’est pas extensible à l’infini. Il est donc clair que, comme dans tout marché libre, les meilleurs produits auront la préférence des clients. Le centre commercial de Bagatelle aura de très nombreux atouts : sa taille et la grande diversité de l’offre commerciale et de loisirs attireront des clients de toute l’île. Son positionnement géographique lui assurera une grande visibilité. La construction du pont de Bagatelle et de ses bretelles permettra un accès facile au centre. Les 2 500 espaces de parking gratuits ajouteront au confort des visiteurs. La disposition des différents magasins, aires de jeux et restaurants sur un seul niveau assurera une ambiance ou chaque Mauricien se sentira à l’aise. Bagatelle sera aussi un passage obligé pour les touristes.

Ou en est la location de Bagatelle ?

Nous avons déjà finalisé avec le géant sud-africain Pick ’n Pay pour l’un des deux hypermarchés. Nous allons bientôt devoir choisir entre deux autres enseignes avec qui nous discutons pour la location du second hypermarché. Ce sera le seul centre à proposer deux hypermarchés avec des offres complémentaires. La galerie marchande, qui comprendra 130 boutiques, est aujourd’hui louée à 90 %. Le food court, qui comprendra plus de 25 restaurants et fast-foods, est totalement réservé. Nous finalisons en ce moment la location de l’hôtel avec un operateur bien connu à Maurice.

Comment financez-vous vos projets ?

Le financement est différent selon les projets. Pour le centre commercial de Bagatelle, nous avons finalisé un accord avec le groupe sud-affricain Atterbury, qui est entré à hauteur de 49 % dans le projet. Nous avons déjà effectué une transaction immobilière avec ce groupe sur les terrains de Bagatelle. Le centre lui même est financé par du cash venant de Savannah et d’Atterbury pour un montant total de Rs 1 milliard. Le solde provient d’un prêt à long terme d’un consortium local de banques mené par la Mauritius Commercial Bank. Les centres commerciaux de Moka et de Saint-Pierre sont construits par MDA Properties Ltd. Cette compagnie, dont l’actionnaire majoritaire est Savannah, a accueilli dans son capital des investisseurs institutionnels bien connus à Maurice. Le cash provenant de ces actionnaires, de même que des prêts bancaires et les profits sur la vente de certains terrains par la compagnie, financeront en grande partie ces projets commerciaux.

Avec l’ensemble commercial de Bagatelle, le centre commercial des Allées d’Helvétia à Moka et le projet de centre commercial dans le village de Saint-Pierre, le Groupe Savannah aura des revenus locatifs d’environ Rs 325 millions annuellement. Notre business plan est de développer un park immobilier commercial que nous allons conserver sur le très long terme.

Quelle est votre activité dans l’immobilier de bureau ?

Dans le projet de Bagatelle, il y a une phase très importante de bureaux. MDA Properties Ltd travaille aussi sur un projet de bureaux à Moka. Nous avons donc des projets ambitieux dans ce domaine, mais nous restons relativement prudents en ce moment, puisqu’il sembleraitqu’on se dirige vers une saturation du marché, avec trop de bâtiments en construction. Etant donné ce qui précède, nous travaillons sur un concept différent qui assurera une meilleure intégration des bâtiments dans leur environnement et qui proposera un produit mieux adapté au climat et à la culture de notre magnifique île. Nous souhaitons développer des parcs d’affaires et non pas des tours.

Quelles sont les perspectives de l’immobilier à Maurice ?

Il y a encore peu de temps, l’immobilier n’était qu’un mo-yen. Quand on voulait créer un supermarché, il fallait bien construire un bâtiment pour l’y installer. Depuis quelques années, nous sommes dans une véritable phase de professionnalisation de ce secteur. Les promoteurs construisent avec l’immobilier locatif comme premier objectif. Le CaudanWaterfront ou les bureaux d’Ebène en sont des exemples. Nous entrons dans une phase de sophistication progressive de l’immobilier, avec de plus en plus d’acteurs et d’outils financiers plus complexes, comme les property funds. Au cours des prochaines années, il va y avoir une expansion rapide et une meilleure organisation de ce secteur.

L’immobilier va devenir une classe d’actifs à part entière. Nous sommes régulièrement approchés par des fonds d’investissement qui veulent participer à nos différents projets. Nous allons vers une sophistication grandissante de ce secteur, avec des cotations en Bourse de plus en plus nombreuses. Certaines contraintes administratives sont encore présentes, mais je suis confiant qu’avec le dialogue régulier entre les acteurs de ce secteur et les autorités, ces contraintes seront peu à peu aplanies.

Propos recueillis par Pierrick PIÉDEL

 

 

Pierrick PIDEL