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Grèce : Georges Papandréou va former un nouveau gouvernement

16 juin 2011, 00:00

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Grèce : Georges Papandréou va former un nouveau gouvernement

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé, le mercredi 15 juin, la formation d''''un nouveau gouvernement, au soir d''une journée de forte mobilisation contre son nouveau plan d''austérité.

"Demain (jeudi), je formerai un nouveau gouvernement et je demanderai ensuite un vote de confiance", a déclaré mercredi le chef du gouvernement, issu du Parti socialiste (Pasok), dans une allocution télévisée.

"Je poursuivrai sur la même voie. C''est la voie du devoir, ensemble avec le groupe parlementaire du Pasok, ses membres et le peuple grec", a-t-il ajouté.

Dans la journée, Papandréou avait proposé de démissionner afin d''ouvrir la voie à un gouvernement d''union favorable au plan de sauvetage draconien élaboré par l''Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

Mais l''opposition a fait savoir qu''elle n''accepterait qu''à condition de renégocier ce plan et son chef de file, le conservateur Antonis Samaras, dirigeant de la Nouvelle Démocratie, a réclamé la tenue d''élections anticipées.

Des dizaines de milliers de personnes - 30.000 selon la police - ont manifesté devant le Parlement lors d''une journée de grève nationale à l''appel des syndicats pour dénoncer les nouvelles mesures d''austérité présentées pour la première fois devant le parlement.

Échauffourées
Le gouvernement entend faire adopter un nouveau plan prévoyant sur cinq ans des hausses d''impôts, une réduction des dépenses publiques et des cessions d''actifs d''Etat afin de continuer à bénéficier de l''aide internationale.

Le chef du gouvernement doit faire face au mécontentement de l''opinion publique, à l''opposition des conservateurs qui ont repris l''avantage sur les socialistes dans les sondages, mais également à la grogne d''une partie de sa majorité qui menace de ne pas adopter les nouvelles mesures.

Un député du Pasok a quitté mardi la formation, qui détient désormais 155 sièges sur 300 au Parlement, et un autre a promis de voter contre le plan gouvernemental.

Dans la matinée, plusieurs milliers de manifestants et de syndicalistes ont convergé vers la place Syntagma, où se trouve le Parlement.

En milieu de journée, environ 1.500 policiers avaient bouclé une partie du centre de la capitale et avaient érigé une barrière de métal de deux mètres de haut devant l''assemblée.

Des véhicules des forces de l''ordre ainsi que des canons à eau étaient également mobilisés.
La police antiémeutes a fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants.

Grève nationale
Dans l''après-midi, la place a été le théâtre de violents affrontements. La police a une nouvelle fois dû recourir aux gaz lacrymogènes et s''est heurtée à des dizaines de jeunes armés de pierres et de bâtons.

Un groupe a jeté des engins incendiaires et a affronté la police devant des bâtiments abritant le ministère des Finances, situés sur la même place. Des témoins ont aperçu des flammes s''échappant de l''édifice.

Des syndicats, qui représentent la moitié des cinq millions de travailleurs grecs, avaient lancé un appel à un arrêt de travail de 24 heures.

Le projet de Georges Papandréou porte sur 6,5 milliards d''euros sous forme de hausse des prélèvements obligatoires et de réduction des dépenses pour 2011. Il s''agit d''un doublement par rapport aux dispositions prévues dans le plan de sauvetage qui a entraîné une envolée du chômage, désormais à 16,2%, et aggravé la récession pour la troisième année.

Le gouvernement cherche à obtenir un consensus national sur ce plan d''austérité, condition exigée par l''UE et le FMI pour débloquer une tranche de 12 milliards d''euros d''aide supplémentaire, le mois prochain.

Les Européens et le FMI souhaitent que toutes les formations politiques grecques apportent leur soutien au programme d''austérité avant la réunion le 20 juin des ministres des Finances de l''UE et le sommet européen des 23 et 24 juin.


Par Renee Maltezou et Ingrid Melander (Reuters)