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Grèce : "Je préfère la révolte à la misère"
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Grèce : "Je préfère la révolte à la misère"
Au lendemain d''''une nuit d''émeutes, les Grecs sont effrayés par la violence, mais surtout révoltés par le diktat de l''Europe.
"Les Grecs ne sont pas violents, mais, moi, je préfère la révolte à la misère." Voilà comment s''exprime Lefteris. En traversant la place Syntagma tôt lundi matin, ce serveur de 34 ans est consterné par le chaos qu''il découvre. Une quarantaine d''immeubles ont été endommagés par les flammes, des commerces saccagés, des abribus détruits.
"Mais les saccageurs ne sont pas tous les Grecs ! précise Lefteris. J''ai moi-même manifesté. Nous étions plusieurs milliers mobilisés hier devant le Parlement. C''est simple, la foule a fait peur aux forces de l''ordre, qui ont immédiatement lancé des gaz lacrymogènes pour nous disperser. Ce matin, mes yeux brûlent encore, mais je ne vais pas me laisser impressionner."
« C’est du chantage »
Avec un salaire de 590 euros par mois, Lefteris est exaspéré par les mesures d''austérité qui ont été adoptées par les députés hier à 199 voix sur 300. "C''est du chantage. Sous la pression, on nous impose une nouvelle dictature. Des commissaires étrangers vont contrôler comment se déroulent les baisses des salaires, des retraites et l''imposition de taxes. C''est ça, l''Europe ?" s''interroge-t-il.
Si la Grèce peut souffler et gagner du temps sur sa crise économique, elle n''a pas résolu sa crise politique ouverte et sa crise sociétale en gestation. Après la démission de quatre ministres vendredi, Lucas Papadémos, Premier ministre, doit procéder à un remaniement ministériel cette semaine. La presse grecque parle d''un gouvernement "à la Mario Monti", c''est-à-dire avec des technocrates. Reste à savoir comment réagiront les Grecs.
Un climat de chaos
Tous comme Lefteris, les Grecs ont découvert ce lundi matin les stigmates d''une nuit de violences, déclenchée par le nouveau plan d’austérité. C''est dans un climat de chaos que la Grèce s''est réveillée, ce matin. Des affrontements entre manifestants et forces de l''ordre, débutés dans la soirée de dimanche, se sont en effet poursuivis dans la nuit. Les rues d''Athènes, jonchées de pierres et de débris de verre, témoignaient de cette nuit agitée, durant laquelle des dizaines de bâtiments, dont deux cinémas historiques, ont été détruits. Des centaines de magasins ont également été pillés pendant la nuit. Une centaine de personnes, dont 68 policiers, ont été blessées, et 130 interpellées.
Athènes n''a pas été la seule ville à avoir été touchée par ces violences, qui se sont propagées dans tout le pays, et notamment dans la deuxième ville du pays, Thessalonique, l''île de Corfou ou la Crète. Ce lundi matin, la situation était calme à nouveau, sur l''ensemble du territoire.
Sources : Le Point.fr & 20minutes.fr
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