Publicité

Haltérophilie – Anthony Mandanamootoo : Petit poisson affronte les requins

24 avril 2013, 10:41

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Haltérophilie – Anthony Mandanamootoo : Petit poisson affronte les requins

Il y a cinq ans, dans ces mêmes colonnes, nous écrivions, ceci,  à propos d’Anthony Mandanamootoo : « A première vue, la barre paraît trop lourde ou trop grande pour ce petit bout de chou. Mais, au centre national d’haltérophilie de Vacoas, où il s’entraîne deux fois par semaine, il la soulève d’un coup sec. Sa technique d’arraché n’est pas parfaite, mais elle n’a rien à envier à celle de ses aînés. Il a commencé en juillet dernier (Ndlr : Trois mois avant), confie Gino Soupprayen, ancienne gloire de la discipline reconvertie dans le coaching. Il s’adapte vite, et, avec, tous les conseils qu’on lui donne, il apprend très vite ». Le titre de l’article, « Petit poisson deviendra grand », collait parfaitement au personnage, amateur de goldfish et de plongée sous-marine.

 

Cinq ans après, Anthony n’est plus un petit bout de chou. Du haut de ses quatorze ans, c’est un jeune homme en pleine croissance avec la musculature d’un grand leveur de fonte en devenir. La semaine dernière, lors des Jeux de l’Espoir, le Curepipien a amélioré à sept reprises, les records nationaux de sa catégorie (-62kg), faisant de lui le meilleur athlète de la compétition.

 

A l’arraché, il a soulevé des barres à 62kg, 67kg pour finir à 70kg. Ensuite, à l’épaulé-jeté, c’étaient des barres à 76kg, 80kg et 82 kg pour un total olympique de 152 kg. Chacune de ses performances était des records nationaux. Et il ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Le prochain objectif se situe à 115kg pour l’arraché et 135kg pour l’épaulé-jeté.

 

Si notre attention s’est à nouveau portée sur lui, c’est simplement pour démontrer qu’en haltérophilie, voire dans le sport en général à Maurice, les talents existent. Cinq ans de cela, le petit Anthony voulait ressembler à son père, Jack Mandanamootoo, Mr Mauritius dans le domaine du culturisme. Cinq ans après, Anthony vise les Jeux des îles de l’océan Indien dans deux ans, en 2015 à la Réunion.

 

Ce qui le caractérise, selon son père, c’est une détermination sans pareille. Et il en faut face aux nombreuses embûches placées sur sa route. L’haltérophilie à Maurice fait partie de ces disciplines maudites qui occupent souvent le devant  de la scène pour des raisons farfelues et extra-sportives.

 

A l’heure actuelle, la Mauritius Amateur Weightlifting and Powerlifting Association (MAWPA) doit organiser une nouvelle assemblée générale élective et deux camps s’affrontent au point où le ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo a dû répondre à une question parlementaire, la semaine dernière. Il a expliqué que la situation prévalant dans l’haltérophilie est « chaotique ».

 

Jack Mandanamootoo ne cache pas que cette situation est décevante. « C’est dommage car ce sont les sportifs qui sont pénalisés. Mais Anthony se concentre sur  ses entraînements parce qu’il aime le sport », fait-il ressortir. A raison de cinq fois la semaine, le jeune gars se dévoue à répéter ses gammes, soit trois fois au Centre de Vacoas avec Gino Soupprayen et Ravi Bhollah et deux fois dans le gymnase paternel à Allée Brillant. L’étudiant du Mauritius College, veut, d’ailleurs, remercier ses entraîneurs et ses parents pour leur soutien et encadrement.

                                                     

Le petit poisson nage dans les grandes eaux dorénavant et son papa nous a avoué qu’Anthony rêve d’une médaille olympique ! Forcément, dans ces eaux, on ne fait pas de cadeaux. Les requins pullulent. Mais dans cinq ans, voire plus, on prend rendez-vous avec Anthony Mandanamootoo. Pour sa médaille olympique…