L’équipe nationale masculine des -20 ans a battu Madagascar par un cinglant 37 à 25. Succès inimaginable sur des Malgaches, considérés deuxième puissance de cette région, après la Réunion.

Jamais, jusqu’ici, le handball mauricien n’avait connu pareille euphorie. Pas chez les jeunes en tout cas. Cette sélection nationale masculine engagée dans le Challenge Trophy de la Zone 7, soit la zone océan Indien, a fait un grand pas vers
la finale en repoussant le… challenge des favoris de la compétition sur un score éloquent. Une différence de 12 buts, irréelle, il y a quelques années.

Cette équipe a démontré une incroyable force de caractère dans les moments difficiles mais aussi dans les moments clés du match. En jouant à trois contre six par exemple en début de deuxième mi-temps, après trois exclusions de deux minutes, les Jordan l’Aiguille, Jean-François Lamarque – meilleur buteur du match avec 10 buts – et Brandon Nathian parviennent à préserver leur avance en marquant deux buts malgré leur infériorité numérique (21-16 à 23-19).

Malgré leur avance en fin de partie et des blessures à la pelle, ils affichent un sang-froid extraordinaire pour gérer leur avance. Julian Virginie marque même un but-gag, depuis sa moitié de terrain, alors que le gardien adverse est hors de sa zone des six mètres. Au coup de sifflet final, bien sûr, c’est l’explosion de joie.

«Mo mari content, lâche Jessie Thérèse. Mes joueurs m’ont fait plaisir et m’ont dit qu’ils ne comptent pas s’arrêter là. Demain (Ndlr : aujourd’hui) nous allons essayer de gagner pour assurer notre place en finale.»

Mais il ne faut pas croire que tout a été rose durant ce match. Sachant que les deux meilleures équipes du tournoi s’affrontaient, le choix des arbitres auraient pu avoir des conséquences plus fâcheuses. Le binôme a visiblement été dépassé par le niveau de jeu. Des gestes portant atteinte à l’intégrité physique des joueurs étaient légion. Ce n’était pas étonnant que chaque équipe ait hérité d’un carton rouge direct, soit Florido Labbe côté malgache et Jean-Paul Shadrac côté mauricien.

Certains gestes n’avaient tout simplement pas leur place sur un terrain de handball ! Et les gestes auraient pu dégénérer. Malgré cela, les deux équipes se sont adaptées à l’arbitrage afin d’en tirer le meilleur… ou le pire.

«Tout le monde a vu que les arbitres n’avaient pas le niveau. Ce n’est pas possible un arbitrage pareil. Ce n’est pas n’importe quoi, c’est un tournoi international quand même ! On s’est adapté à l’arbitrage.

Ceux qui font les désignations doivent connaître le niveau des arbitres», peste Mohamed Saleh, entraîneur de la Grande île, en précisant, avec raison, qu’il faut «protéger les jeunes joueurs et le règlement».

Cette rencontre de haute facture a permis à Maurice de prendre la tête au classement. Forts de leur victoire sur les Comores, les Seychelles pointent en deuxième position. L’ossature de l’équipe de l’archipel est composé des éléments ayant joué la Coupe des Clubs de l’océan Indien en novembre dernier. La technique n’y est pas encore, mais leurs grands gabarits sont un sacré avantage. Le match d’aujourd’hui, face à Maurice, sera explosif.

En féminin, les Malgaches semblent au-dessus du lot. Les Mauriciennes ont bu la tasse, comme prévu, avec une défaite sévère de 25-9. «Les filles ont eu peur. Je ne sais pas si c’est le fait d’évoluer devant leur public qui a fait cela, mais il y a eu beaucoup de pertes de balle. Je ne suis pas satisfaite de l’attaque. Nous sommes obligés de gagner pour espérer arriver en finale », soutient Lydie Chimier-Isabelle, entraîneur des filles. Et de par ce que les Comoriennes ont démontré (voir hors-texte), ce ne sera pas une partie de plaisir…

MATCH D’OUVERTURE EN FÉMININ

Comores, la surprise du chef

Pour sa première participation officielle à un tournoi, l’équipe féminine comorienne a agréablement surpris. Hier, lors du match d’ouverture face aux Seychelles, elle a maîtrisé le match de bout en bout en l’emportant par 23 à 14. « Nous n’avons eu que douze jours de préparation », révèle Said Loukmann, leur mentor. « Certaines joueuses n’ont qu’un an de pratique, mais c’est la première fois qu’une équipe féminine participe à un tournoi», renchérit-il. Ce dernier n’est pas inconnu du hand mauricien pour avoir joué contre la sélection nationale lors des Jeux des îles de l’océan Indien, en 1998 à la Réunion. Il a, visiblement, bien préparé son équipe et les Mauriciennes auront un os dur à se mettre sous la dent, aujourd’hui. La demi-centre, Salma Soilihi, a démontré d’excellentes qualités. Une bonne vision de jeu et une bonne entente avec son pivot Sambra Mohamed, meilleure buteur du match avec neuf buts.