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Harish Boodhoo: «Je n’ai aucune vengeance à prendre contre la famille Ramgoolam»

8 juin 2009, 16:14

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L’homme de Belle-Terre revient sur son engagement dans l’affaire du temple se trouvant à l’arrière d’un terrain appartenant au beau-père du Premier ministre.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans l’affaire du temple se trouvant à l’arrière de la maison du Premier ministre à St-Paul?

Il y a des gens qui pensent que j’ai des solutions à tous ou une partie de leurs problèmes. Donc, ils viennent me voir. Chaque jour, je reçois ainsi de nombreuses personnes et ades groupes. Ils font appel à moi parce qu’aujourd’hui, les individus et surtout les politiques n’ont plus le temps de s’occuper des problèmes de ces gens. Dans l’affaire du temple, ce sont des amis avocats qui m’ont contacté. Des fidèles qui fréquentent le temple sont venus me voir le même jour. Je les ai écoutés attentivement. Je ne voulais pas m’engager dans une affaire ayant trait à la religion sans m’assurer que leurs doléances étaient fondées. Avant de prendre une décision sur le fait de savoir si je dois m’engager dans cette affaire ou non, j’ai téléphoné à plusieurs amis et des professionnels pour avoir leurs avis. Finalement, je suis arrivé à la conclusion que c’est un site historique qui abrite un «kalimaye» (temple) qui date de plus de 100 ans. Et j’ai constaté qu’il y avait un réel abus de pouvoir du Premier ministre et un abus d’autorité du Commissaire de police.

Etaient-ce des raisons suffisantes pour ainsi vous lancer dans cette affaire?

Il faut d’abord dire que c’est un cas au civil. Or, qu’est-ce qu’on voit? Une centaine de policiers qui a barricadé le temple. En face, une centaine de fidèles qui est prête à tout. Lorsque je me suis rendu sur les lieux, pour la première fois, j’ai calmé les fidèles. Car ils voulaient pénétrer le temple de force. Je leur ai dis qu’il faut entrer une action en cour. Mais, en même temps, je m’explique mal ce déploiement des forces de l’ordre dans cette affaire. On n’envoie des soldats sur le terrain qu’en dernier recours. Est-ce le cas ici? Est-ce nécessaire que la CID vienne prendre en photos les fidèles? N’est-ce pas un moyen d’intimider les gens? Est-ce nécessaire d’envoyer des éléments de la police secrète, la NIU, dans la maison des fidèles. J’ajoute aussi que cela fait plus de deux semaines que j’ai écrit au Commissaire de police pour avoir un rendez-vous. Jusqu’ici rien…

Quelles sont vos réelles motivations dans cette affaire?

Ce n’est pas par conviction religieuse que je me suis engagé. Je tiens à dire que les «kalimaye» sont fréquentés par de petites gens. C’est injuste cette répression de la police. Si le Premier ministre voulait faire les choses comme il le faut, il aurait fait appel à la Police de l’environnement puisqu’il se plaint de pollution sonore. Il aurait entré une injonction en cour pour que les fidèles cessent de fréquenter le temple. Or, il utilise des méthodes radicales. C’est un réel cas d’abus de pouvoir.

Mais il faut lui concéder le fait que c’est un terrain privé et que c’est le propriétaire qui décide ce qu’il en fait…

Il faut respecter les propriétés privées et la vie personnelle des gens. Mais je demande: est-ce que le Premier ministre a obtenu une autorisation par procuration pour agir au nom de son beau-père à qui appartient ce terrain? Je précise aussi que, dans le contrat, il est mentionné qu’il existe un temple sur ce terrain. Il fallait, à partir du moment que les fidèles ont commencé la construction du temple, leur servir du papier timbré. C’est le cours normal des choses et non pas décréter que c’est un «protected area» de manière aussi arbitraire.

N’est-ce pas finalement, M. Boodhoo, qu’une nouvelle affaire qui vous permet de régler vos comptes avec Navin Ramgoolam?

Quel compte est-ce que j’ai à régler avec Navin Ramgoolam? Tout le monde sait que, dans le passé, je l’ai aidé. Lorsque les victimes de la vente à la barre devaient enclencher leur mouvement, j’ai tout fait pour qu’ils ne fassent pas grève de la faim. Mais j’ai dû me rallier à leur cause parce que je suis plus à même de sensibiliser l’opinion publique sur des enjeux sensibles. Je n’ai aucune vengeance à prendre contre la famille Ramgoolam. Les choses sont simples, en fait. Navin Ramgoolam veut que tout le monde l’admire, le flatte et l’encense. On n’a pas le droit de le critiquer. A un moment où tout le monde est en train de ramper pour entrer en alliance avec lui, il y a au moins une personne à Belle-Terre qui ne craint pas de lui dire ses quatre vérités. Il n’y a rien de personnel dans mes engagements contre Navin Ramgoolam. Je m’engage par conviction. Toute ma vie a été ainsi.