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Harish Boodhoo: «Je demeure un Travailliste»
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Harish Boodhoo: «Je demeure un Travailliste»
Quels sont les objectifs de votre engagement auprès des victimes de la vente à la barre?
Je tiens d’abord à rappeler que je m’étais retiré de ce combat après la promulgation du Borrowers’ Protection Bill. Ensuite, je me suis rendu compte que le gouvernement avait induit en erreur le peuple. La loi ne prend pas en compte les cas des anciens emprunteurs. Néanmoins, le gouvernement, à travers son ministre des Finances, assurait qu’il ne pouvait rester indifférent à la souffrance des victimes de la vente à la barre et de tous ceux qui se sont battus contre cette injustice. Enfin, après deux ans et demi, on se rend compte que ceux qui ont bénéficié du fonds de compensation ne sont pas nécessairement ceux qui le méritent. Cela veut dire que le combat que j’ai initié depuis 2002 ne sert qu’à protéger les nouveaux emprunteurs. Qu’en est-il de ceux qui sont victimes de l’ancien système? C’est une anomalie grave. Depuis juin 2007, je suis resté à Belle-Terre. Mais lorsque j’ai vu l’état des grévistes ces derniers jours, je me suis résolu à reprendre le combat. Mais j’insiste, cette dernière grève est la seule initiative des victimes de la vente à la barre.
Ne seriez-vous pas plutôt tenté par un retour à la politique active?
A chaque fois que j’ai mené un combat, on parle de mes supposées ambitions politiques. Je n’ai qu’un seul objectif actuellement: c’est forcer la main du gouvernement sur ce dossier de sales by levy. 
Seriez-vous prêt à prendre un engagement à l’effet que vous n’avez aucune intention de faire votre come-back politique?
Je ne peux prendre aucun engagement. J’ai démontré, à travers mon parcours, qu’à chaque fois que je m’engage pour quelque chose, on affirme que je reviens à la politique. Or, cela n’a pas été le cas jusqu’ici. Je demande à ceux qui m’attaquent: êtes-vous prêts à reprendre le flambeau de notre lutte? Si c’est le cas, moi, je me retire tranquillement à Belle-Terre et j’écris mes livres. Enfin, c’est injuste de dire que je me sers des victimes de la vente à la barre pour faire de la politique. Il y a des gens qui sont incapables de comprendre la souffrance des autres. Il y a des gens qui sont incapables de comprendre qu’on peut s’engager auprès des démunies, sans arrière-pensée, pour leur venir en aide. Quant à un éventuel retour politique, je dis simplement ‘dilo suive canal, quand nous arrive kot pont nous ava traverser’. 
Ce ne serait pas plutôt une vendetta politique que vous avez lancée contre Navin Ramgoolam et le Parti travailliste (PTr)?
C’est complètement faux. Je mène un combat contre les casseurs et le judiciaire qui n’arrive pas à rendre la justice. Pour revenir à Ramgoolam, il fallait que je précise certaines choses. Lorsque j’étais à la prison, j’étais sans une aucune défense, sans moyen de communiquer. Or, Ramgoolam a lancé ses sous-fifres pour m’attaquer. Une fois sorti, c’est mon devoir de répondre à ces attaques. Il faut rétablir les faits. C’est tout.
Et ce ne serait pas non plus parce que Navin Ramgoolam, pour reprendre vos paroles, «a fait fermer» votre journal Sunday Vani que vous avez, depuis, une dent contre lui?
C’est vrai que je n’ai pas pardonné Navin Ramgoolam pour cela. Mais je sais que l’histoire fera resurgir certaines choses. Et surtout toutes les dérives et les écarts de Navin Ramgoolam. Cela dit, je confirme que lorsque, à une élection, je ne donne aucune directive de vote, les gens savent qu’ils doivent voter Ramgoolam. C’était le cas aux dernières législatives. Je demeure un Travailliste. Mais je ne suis pas un Travailliste aux côtés des jouisseurs. Depuis quelque temps, Navin Ramgoolam me cible systématiquement. Il est conscient que je sais plein de choses sur lui. Aujourd’hui, je représente un danger pour lui.
 
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