Plusieurs centaines de manifestants réclamant le départ du président René Préval ont érigé des barricades le lundi 7 février à Port-au-Prince et jeté des pierres contre la police et les casques bleus des Nations unies, rapportent des témoins.

La police anti-émeute haïtienne, appuyée par des membres de la mission de l''''Onu (Minustah), a tiré plusieurs salves en l''air et fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser les protestataires qui ont incendié des pneus et des déchets ménagers sur une place du centre de la capitale.

Le successeur de René Préval doit être élu lors du second tour de l''élection présidentielle haïtienne qui opposera le 20 mars l''ancienne "première dame" Mirlande Manigat au chanteur populaire Michel Martelly.

Le chef de l''Etat sortant, dont le mandat expirait officiellement ce lundi 7 février, a été habilité par le parlement à rester en fonctions jusqu''au 14 mai si nécessaire afin d''assurer la transition mais certains Haïtiens réclament qu''il cède la place dès maintenant à un gouvernement intérimaire.

"Préval doit s''en aller", scandaient les manifestants réunis sur la place du Champ de Mars, devant le palais présidentiel.
Plusieurs grenades lacrymogènes sont tombées dans un camp de réfugiés voisin où sont toujours regroupés des milliers de victimes du tremblement de terre de janvier 2010.

"René Préval peut et doit rester en fonctions", a déclaré Edouard Mulet, qui dirige la Minustah, dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste.

La communauté internationale redoute que le départ de Préval ne débouche sur une situation de vide politique qui complique encore davantage l''organisation du second tour.

Reuters