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Hervé Aimée, ministre des Administrations régionales

11 février 2011, 13:50

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? Pourquoi des mairies et des conseils de district ont-ils refusé d’estampiller les affiches de l’opposition ?

Je pense qu’il y a eu une certaine confusion. C’est probablement la peur qui a poussé certains à refuser de les estampiller. Je maintiens que tout le monde a le droit de placarder des affiches, tant qu’il respecte la loi. C’est vrai que dans le passé, les administrations régionales n’exigeaient pas d’estampilles.

Elles l’ont peut-être fait cette fois par ce que c’est un sujet qui fait polémique. Je ne vois pas pourquoi elles refuseraient des affiches, car avec tous les médias existants, il est facile de faire passer un message. C’est le rôle de la police, et non des municipalités, de veiller à ce que le message ne soit pas diffamatoire.

? Quand auront lieu les élections municipales ?

Nous n’avons pas encore fixé la date. Ce sera certainement cette année, sous la nouvelle loi. Il faut considérer la situation économique du pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que ces élections ont été repoussées, et non par ce que nous avons peur d’une défaite. Une chose est sûre, le nouveau projet loi est prêt. Il sera promulgué pendant les premières séances parlementaires de cette année, avant juillet.

? Qu’en est-il du problème des marchands ambulants ?

Jusqu’ici, il n’y a eu que des mesures palliatives pour y remédier. J’ai donc pris le temps d’étudier le problème.

Ainsi, mon ministère a identifié trois emplacements à Port-Louis pour les loger, notamment un bâtiment à la gare du Nord, un autre derrière le haut-commissariat indien et l’ancien bâtiment de la National Transport Authority à la gare Victoria.

J’ai comme objectif de tout résoudre d’ici la fin de cette année. Je les laisse travailler en attendant, car ils ont des familles à nourrir. Mais dès que ces emplacements seront prêts, aucun marchand ambulant ne sera toléré. Les inspecteurs auront l’ordre de tout ramasser. Même les magasins qui exposent leur marchandise à même le trottoir devront bouger.

Les marchands ambulants n’auront même pas le droit de garer leur véhicule sur des parkings publics.

S’il y a des récalcitrants, Hervé Aimée mettra le holà à cette pratique.

? La «Beach Authority » (BA) a-t-elle toujours l’intention de louer des échoppes sur la plage ?

Pendant très longtemps, la BA louait des échoppes et livrait des licences aux hawkers, mais nous avons trouvé une faille dans notre législation quant à cette pratique.

Mon ministère travaille donc avec celui des Terres et du Logement pour amender la loi, car ce n’est pas normal que la BA nettoie les plages et y fasse des aménagements sans retour financier. Depuis quelque temps déjà, nous travaillons aussi avec les ministères de l’Environnement et du Tourisme pour aménager et protéger nos plages.

? Qu’en est-il de la nouvelle loi pour les pompiers ?

La loi existante date de 1954. Maurice a évolué depuis.

Nos gratte-ciel font une vingtaine d’étages alors que nos équipements sont adaptés à des immeubles de six étages. La nouvelle législation comprendra aussi de nouvelles normes de construction. La sécurité sera au coeur de cette loi, tout comme les conditions d’emploi des pompiers.

Ces derniers seront appelés à animer des cours dans les écoles. Leur tâche ne sera pas que d’éteindre des incendies. Ils disposeront de formations pour donner les premiers soins quand ils arrivent sur les lieux d’un sinistre.

? Vous parlez d’une situation économique difficile, mais que faites vous des nombreux voyages imputés aux conseillers ?

Le ministère des Finances a établi un barème pour les voyages et nous travaillons aussi sur un système pour en réduire le nombre.

Seuls les déplacements bénéfiques au pays seront autorisés. Dans le passé, on faisait un voyage pour un jumelage et un autre pour une activité culturelle ou sportive. Maintenant, nous travaillons avec le ministère des Affaires étrangères qui a déjà des représentants dans certains pays. Ces derniers pourront s’occuper des discussions avec les pays concernés, évitant ainsi l’envoi d’un émissaire. Par ailleurs, nous avons un Financial Manual qu’il faut respecter.

A titre d’exemple, les fonctionnaires sont encouragés à favoriser la compétition lors d’exercices d’appel d’offres, et ce pour n’importe quel projet.

Propos recueillis par Patrick ST PIERRE