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Heurts au Yémen, un député blessé
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Heurts au Yémen, un député blessé
Des échauffourées ont opposé des opposants du régime d''''Ali Abdallah Saleh à des partisans du président yéménite, mardi dans la capitale, Sanaa.
Un millier de contestataires, qui marchaient en direction du palais présidentiel, ont été bloqués dans leur progression par des policiers anti-émeutes, a constaté un journaliste de Reuters. Au moment où ils se dispersaient dans les rues latérales, ils se sont heurtés à des centaines de partisans du pouvoir yéménite et les deux camps se sont lancés des pierres.
Les forces de police sont parvenues à faire cesser les accrochages. Quatre manifestants anti-Saleh ont été blessés, a déclaré le journaliste.
"Ali, dégage, dégage, et pars avec tes fils!", scandaient les manifestants, en faisant allusion au président Saleh, allié des Etats-Unis dans leur lutte contre Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
Certains partisans de Saleh ont agressé un député qui avait rejoint les rangs des contestataires. Le parlementaire, Ahmed Seïf Hachid, a indiqué à Reuters avoir été attaqué à l''arme blanche et a accusé le parti au pouvoir d''avoir lâché ses nervis contre les manifestants.
"La majeure partie d''entre eux n''étaient pas des militants du parti au pouvoir, mais des voyous", a-t-il affirmé.
Plusieurs centaines de contre-manifestants attendaient les contestataires qui se sont rassemblés mardi à l''université de Sanaa, devenue l''épicentre de l''agitation antigouvernementale. Certains fidèles du président brandissaient des portraits de Saleh et la plupart étaient armés de gourdins.
Un tournant ?
Nombre de Yéménites pensent que Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans, transmettra les rênes du pouvoir à son fils, bien que le président ait fait part voici quelques jours de son intention de ne pas briguer un nouveau mandat en 2013 et de ne pas placer à sa succession l''un de ses enfants.
Ces dernières semaines, les manifestants qui descendaient dans les rues du Yémen étaient partagés entre deux formes de revendication: des réformes d''une part, et, pour d''autres, la démission pure et simple de Saleh.
Mais depuis que les contestataires égyptiens ont réussi à obtenir la démission du président Hosni Moubarak, vendredi dernier, après plus de deux semaines de manifestations, les rassemblements au Yémen ont gagné en spontanéité et en violence.
Et les manifestants s''en prennent directement à Saleh, avec des pancartes clamant: "Dégage!", en arabe, en anglais mais aussi en français, à l''imitation des manifestants tunisiens qui avaient ce mot français à la bouche début janvier pour réclamer la chute du président Zine ben Ali, renversé il y a un mois.
Les analystes doutent cependant que le Yémen connaisse tout prochainement un soulèvement de type tunisien ou égyptien.
Tout soulèvement sérieux prendra du temps et sera peut-être plus meurtrier, dans ce pays de la péninsule arabique où la moitié de la population dispose d''une arme à feu.
Pour autant, les dernières manifestations en date marquent sans doute un tournant. Elles ont tourné à la violence vendredi dernier, avec des affrontements entre pro- et anti-Saleh et parfois avec les forces de l''ordre.
(Source : Reuters)
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