Ecrasante. Telle a été la domination du tandem Gilbert Merven -Jean-Marc Ulcoq, hier, lors de l’assemblée générale élective du Mauritius Turf Club. Autant, les observateurs prédisaient une arrivée dans un mouchoir entre ce tandem et celui de Bruno Cayeux - Pravin Desai, autant les pronostics ont été bouleversés.

Au décompte, sur 350 votants, Gilbert Merven franchit le but dans un canter avec 229 voix, soit 11 de plus que son colistier Jean-Marc Ulcoq. Bruno Cayeux, candidat à une élection des commissaires pour la première fois, est le premier des battus, n’obtenant que 124 voix alors que Pravin Desai, avec 122 voix, échoue pour la 3e fois de suite. Pourtant, ces deux candidats battus bénéficiaient du soutien inconditionnel de Jean-Michel Giraud, membre de la direction du MTC. Sam Heeramun, candidat indépendant, n’a obtenu que huit voix.

A 16 heures, c’est l’effervescence dans l’enceinte du MTC. Tout est prêt pour accueillir l’assemblée générale la plus attendue de ces dernières années.

Les candidats affichent tous la bonne humeur, même si on sent chez eux une certaine pression qu’ils tentent tant bien que mal à intérioriser. Des éclats de rire ici et des brins de causette là-bas détendent l’atmosphère qui devient assez pesante au fur et à mesure qu’approchent les élections.

Une heure plus tard, la salle des membres est bondée. Le taux d’absentéisme, dit-on, est insignifiant. Preuve qu’une grande importance est attachée à l’élection de deux commissaires à l’occasion de cette année qui marque le bicentenaire du MTC.

A l’intérieur après la présentation du bilan 2011 par le président Gavin Glover, ce dernier est soumis à un feu roulant de questions venant de Ramapatee Gujadhur et de son fils Mukund. Les questions portent, entre autres, sur «l’affaire Bussunt» et la présence de Gavin Glover au cours d’une enquête des commissaires de courses l’année dernière.

Si quelques membres approuvent la démarche des Gujadhur, trouvant même qu’ils n’acculent pas suffisamment le président du MTC, d’autres, en revanche, regrettent la tournure des événements.

Après la vérification des comptes, débute alors le dépouillement. Là, la tension monte d’un cran. Les candidats retiennent leur souffle. Pravin Desai, interrogé par un de ses partisans, laisse échapper : «On verra dans quelques minutes.» Bruno Cayeux reste à l’intérieur de la salle tout commeGilbert Merven et Jean-Marc Ulcoq. Après une demi-heure de dépouillement  la tendance se dessine. C’est un entraîneur qui apporte les «résultats partiels» aux membres se trouvant dans l’enceinte du Club.

 Le tandem Merven-Ulcoq est en ballottage nettement favorable. Son avance s’accentue au fil des minutes. Pravin Desai, entouré de ses proches, concède la défaite. «L’écart est trop considérable entre vous et le deuxième», lui murmure un partisan. Jean-Michel Giraud, qui ne suit pas le dépouillement, comprend très vite que la bande à Merven va l’emporter. Il ne regagnera pas la salle où le dépouillement se fait. A 19 heures, les résultats sont officiels.

C’est une victoire écrasante que s’offre le tandem Merven-Ulcoq (voir tableau). Elle est accueillie avec des pétarades à la rue Shakespeare.

La première déclaration de Gilbert Merven en tant qu’élu traduit une certaine colère par rapport à la façon dont s’est déroulée la campagne.

«Je suis déçu que le MTC ait été traîné dans la boue et définitivement on verra quelle suite donner à toute l’affaire.»

De son côté, Jean-Marc Ulcoq insiste que sa priorité sera la situation financière du Club. Il déclare également que l’augmentation des prize money est primordiale. Lui aussi, il regrette des propos tenus lors de la campagne électorale.

Par la suite, les deux élus, accompagnés d’Armand Maudave et Alain Noël, rejoignent Gavin Glover et Jean-Michel Giraud dans la cour du Club. Direction le bureau du General Manager Benoît Halbwachs où Gilbert Merven sera, quelques minutes plus tard, désigné président.

Ally MOHEDEEN