Publicité
Hommage aux victimes de la fusillade de samedi devant le palais présidentiel à Tana
Par
Partager cet article
Hommage aux victimes de la fusillade de samedi devant le palais présidentiel à Tana
Journée calme à Antananarivo en ce lundi 9 février. Les Tananariviens pleurent leurs morts après la tuerie de samedi. Marc Ravalomanana commence à perdre du soutien.
Ils étaient plusieurs milliers, sur la Place du 13 mai vers 13h00, pour  rendre hommage aux victimes des événements de samedi.
La Garde présidentielle avait tiré à balles réelles sur la foule de manifestants qui voulaient prendre d’assaut le Palais présidentiel à Ambohitsorotra faisant 26 morts et plus de 300 blessés, selon des sources officielles.  
En revanche en coulisses les choses bougent. Les observateurs disent noter une désaffection par rapport au Président Marc Ravalomanana. Un premier signe de cette perte de soutien du Président est la démission de la ministre de la Défense Cécile Manohantra. Elle se désolidarise de la décision de demander à la Garde Présidentielle de tirer sur les manifestants. Elle aurait laissé entendre qu’un tel scénario n’avait jamais été envisagé.
Cécile Manohantra a été remplacée au ministère de la Défense par le vice-amiral Ranaivoniarivo. Celui était, à ce jour, le directeur du cabinet militaire auprès de la Présidence de la République. Il a pris ses fonctions ce matin.
L’ancienne ministre de la Défense ne serait pas le seul membre du gouvernement à vouloir prendre ses distances devant la tournure des événements. Dans les milieux proches du pouvoir, on soutient que d’autres ministres pourraient suivre son exemple. Le nom de la ministre de la Justice Bakolalao Ramanandraibe est cité avec persistance comme la prochaine démissionnaire.
Le bruit court, également, que le Premier ministre Charles Rabemananjara ne serait pas très à l’aise devant la détérioration de la situation. On se rappellera qu’en octobre de l’année dernière,  Marc Ravalomanana avait soustrait le ministère de l’Intérieur des responsabilités du Premier ministre.
Dans la matinée, de ce jour, Charles Rabemananjara a fait sur la station privée, Radio Don Bosco, une déclaration qui donne lieu à toutes sortes d’interprétations. Commentant la situation qui prévaut à Madagascar, plus particulièrement, le bras de fer entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, le Premier ministre aurait déclaré : « Les chefs de guerre sont appréciés pour le nombre de survivants et non pour le nombre de morts ». Il se dit toujours prêt à agir comme médiateur entre les deux protagonistes.
Les représentants de la communauté internationale poursuivent leurs efforts pour amener Ravalomanana et Rajoelina à rechercher une issue à la situation actuelle dans le dialogue. Haïlé Menkerios, l’émissaire du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, rencontre le maire destitué de Tana, cet après midi. Dans la journée, il avait eu un entretien avec le Président de la République.
De son côté, l’Union africaine annonce l’arrivée imminent dans la Grand île, de l''ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères, Amara Essy, « pour essayer d''instaurer un dialogue et en appelant une nouvelle fois les "parties malgaches (...) à la plus grande retenue ».
Toutefois, il semblerait que la communauté  internationale tente de marquer une distance par rapport à Marc Ravalomanana. Le secrétaire général de Nations Unies, Ban Ki Moon a demandé, dans un communiqué, que les responsables de la tuerie de samedi, soient traduits en justice.
En fin de semaine, Nils Marquandt l’ambassadeur  des Etats-Unis avaient formulé des critiques  à peine voilées sur la gouvernance à Madagascar. Il y a également eu la suspension, par les bailleurs, d’une aide de 35 millions USD.
Sur le terrain les dépouilles de ceux qui ont succombé lors des affrontements de samedi, ont été transportées à la Place du 13 mai, dans le centre-ville. Le maire déchu de Tana, Andry Rajoelina, a rendu hommage aux morts. Il a déclaré que la lutte continue et a reitéré sa demande de destitution du Président Marc Ravalomanana.
Andry Rajoelina a donné rendez-vous à ses partisans demain, mardi 10 février, pour poursuivre le mouvement de protestation.
Publicité
Publicité
Les plus récents