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Hostilité grandissante

17 septembre 2012, 00:00

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L’odeur âcre des gaz lacrymogènes a encore plané sur le quartier de Roche-Bois. Les manifestations violentes d’hier ont fait suite à un incident mineur qui a opposé, samedi, des habitants de la région à des ouvriers étrangers. S’il est vrai que l’élément déclencheur est banal, on ne saurait minimiser les affrontements survenus durant la journée de dimanche.

Une autoroute jonchée de pierres et de vieilles planches, des barrières de feu érigées sur la chaussée, un camion incendié : les traces des heurts entre manifestants et policiers hier après-midi témoignent d’un problème profond.

Ce ne sera pas prudent de se contenter de nettoyer l’autoroute et de croire que tout est réglé.

Au contraire, cherchons les causes du comportement des manifestants avant que la situation ne se dégrade davantage.

Les échauffourées qui ont marqué la journée d’hier pourraient avoir pour origine l’hostilité grandissante de la population à l’égard des travailleurs étrangers. En période de plein-emploi, le recours aux ouvriers étrangers ne suscite pas de mécontentement. Mais, quand les emplois se font rares et que les effets de la crise se font sentir, les citoyens deviennent moins tolérants vis-àvis de la main-d’oeuvre étrangère. Il s’en résulte un climat d’hostilité qui pourrit la situation au point qu’une simple étincelle suffi t pour qu’une région entière s’embrase.

Du coup, la question du recours aux travailleurs étrangers se pose avec acuité. Faut-il réduire le nombre d’ouvriers importés de divers pays pour travailler dans des secteurs allant du textile à la construction en passant par la boulangerie ? Là, également, il faut être prudent et ne pas céder, par facilité, aux discours anti-étrangers.

Souvent les employeurs ont du mal à trouver une main-d’oeuvre adéquate qui respecte à la fois les obligations de qualité et de ponctualité.

On a entendu, par exemple, les cris de désespoir des boulangers qui n’arrivent pas à trouver des employés mauriciens parce que les horaires sont contraignants dans ce secteur. De même, les opérateurs privés se plaignent de ne pouvoir combler le vide laissé par les marins mauriciens qui délaissent, de plus en plus, ce dur métier.

Etat, patronat et syndicat doivent d’urgence se rencontrer et accorder leurs violons sur ce dossier chaud des ouvriers étrangers.