Publicité
Hôtels en solde
Marmara est déterminé à vendre des vacances à Maurice à prix soldés. Le tourisme « low cost » s’installera dans l’île au-delà de la récession.
Dans l’industrie du tourisme, le « low cost » est une gigantesque foire aux soldes. C’est un marché qui, en s’adressant au tourisme de masse, ternit la renommée de la destination. Or, le tourisme de masse s’est installé à Maurice, à une petite échelle, depuis l’année dernière. Très peu ont vu arriver le phénomène. Personne ne s’en est préoccupé. Du moins jusqu’au récent reportage de la chaîne française M6.
Depuis, les autorités se sont réveillées et ont fait comprendre que les prix cassés dont parle M6 sont liés à la récession. On a vite conclu que le « low cost » est un phénomène passager qui va disparaître. La réalité est tout autre. Le « low cost » est là pour durer et va s’étendre à beaucoup d’hôtels, y compris des cinq étoiles.
« Nous ne surfons pas sur la récession. Nous avons un contrat de cinq ans avec le groupe Apavou pour notre projet Club Marmara Mauritius 4 Etoiles », nous a confi é, de son bureau de Paris, Sébastien Boucher, responsable de communication du tour opérateur Marmara. Le Club
Marmara Mauritius 4 Etoiles, c’est une semaine de vacances formule club à l’hôtel Mornea à environ 1 000 euros (Rs 42 000). Le Mornea n’est pas le seul à offrir des séjours à bas prix.
Marmara propose déjà une demidouzaine d’hôtels mauriciens, principalement à sa clientèle « low cost ».Des package dont les prix varient entre 917 euros dans un hôtel deux étoiles et 2 000 euros dans un cinq étoiles (voir hors-texte), alors qu’il faut compter le double au minimum pour les tarifs normaux.
Marmara, qui a des capacités énormes, va négocier avec d’autres hôtels pour étendre ses activités sur Maurice. « Marmara avec 1 040 000 clients est le premier tour opérateur français avec 21% de parts de marché.Un français sur cinq qui part en vacances à l’étranger choisit Marmara
», explique Sébastien Boucher. Et parmi ces clients, précise-t-il, « 50% choisissent une formule Club (quatre et cinq étoiles) ».
La formule Club, c’est le « low cost » qui est pratiqué au Mornea. Avec cette formule, le taux de remplissage de l’hôtel est passé de 30 % à environ 85 %. Cette performance laisse pantois les petits et moyens hôtels regroupés au sein de l’Association hôtels de charme (AHC). Et leur met l’eau à la bouche. « Nous ne pourrons pas offrir les mêmes prestations que le Mornea, malgré cela nous n’arrivons pas à offrir les mêmes prix que Marmara offre pour le Mornea. Je crois qu’il a un tarif avion d’environ 400 à 500 euros pour pouvoir offrir de tels packages », affi rme Daniel Saramandif de l’AHC. Aussi, les petits et moyens hôtels seront disposés à travailler avec Marmara si le tour opérateur leur fait une bonne proposition, concède Daniel Saramandif.
Mais il n’y a pas que chez les petits que l’idée du « low cost » fait son chemin. Des grands, des cinq étoiles, sont également intéressés par l’offre « low cost » de Marmara. Le Maritim accueille en effet des « low cost » cinq étoiles avec des packages à partir de 2017 euros. Pour Françoise Viney, Marketing Manager au Maritim, il n’y a rien d’étonnant. « Il y a six catégories de
chambres au Maritim et les prestations qu’on offre dans chaque catégorie sont différentes. Vous avez bien dans un même avion des classes économiques et des classes affaires, non ? »
La résistance à un tourisme de masse commence juste à s’amenuiser. L’histoire du « low cost » n’en est qu’à ses débuts à Maurice.
Publicité
Les plus récents