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Ibrahim Ramjaun : « Rétablir le role de la bibliothèque dans la société du savoir »
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Ibrahim Ramjaun : « Rétablir le role de la bibliothèque dans la société du savoir »
L’Association des bibliothécaires professionnels a tenu une exposition cette semaine à la bibliothèque nationale. Le point sur le métier, ses défis, ses perspectives à la lumière d’Ibrahim Ramjaun.
Où prennent les raciness du métier de bibliothécaire à Maurice ?
L’histoire des bibliothèques remonterait au début du 19e siècle. Être bibliothécaire à cette époque n’était pas compliqué, il fallait avant tout être un homme de lettres, un littéraire, un poète. C’est ainsi que nous verrons des homes tels que Léoville L’Homme ou Edouard Maunick aux postes de bibliothécaires à la bibliothèque municipale de l’époque. Aujourd’hui, cela ne suffi t plus, être bibliothécaire demande des qualifi cations.
Une professionnalisation du métier ?
Effectivement, après l’indépendance, Maurice se développait à vitesse grand V, et le bibliothécaire devait s’adapter. Ainsi, grâce au lobby de quelques associations ou de particuliers, des niveaux de qualifi cations ont commencé à émerger. En 1978, l’université de Maurice propose un cours menant au certificat, le diploma en 1993 et la licence en bibliothéconomie en 1999.
 Un an plus tard, une loi vient renforcer cette démarche de professionnalisation. Sous le Mauritius council of registered librarians act 2000, personne ne peut plus « s’autoproclamer » bibliothécaire sans détenir au préalable une licence en bibliothéconomie.
L’université de Maurice a cessé d’offrir cette licence en 2008. Est-ce le signe d’un marché qui sature ?
L’université en a temporairement décidé ainsi parce qu’il y a effectivement suffi samment de professionnels qualifi és sur le marché, voire même plus qu’il n’en faut. Il y en a certains qui détiennent une licence mais qui travaillent à un niveau de poste inferieur à leurs qualifi cations. Ainsi, au lieu d’assumer des postes de Librarian, ils exercent comme Library Offi cers, c’est-à-dire au niveau para-professionnel.
Comment contourner cette sous-utilisation des ressources ?
Le poste de Librarian aujourd’hui n’existe qu’au niveau des bibliothèques publiques, nationales et académiques (tertiaire). Des postes de School Librarian pourraient être créés dans les établissements secondaires afi n d’assister les élèves et les enseignants dans leurs recherches. Cela permettrait non seulement à ceux détenant une licence de gravir les échelons, mais serait également susceptible de rehausser le niveau académique.
A quel niveau l’association agit-elle dans la redynamisation du métier ?
Cette année, nous avons commencé par choisir le logo et la banderole de l’association. Nous avons ensuite créé un blog (http://aplmauritius. wordpress.com) qui diffuse les informations nécessaires entourant le métier et son actualité.
Nous avons mis en place l’exposition et avons en route un projet de collection spécialisée en bibliothéconomie, sciences de l’information et management. Cette collection vise à être une oasis de tout ce qui se fait de mieux à Maurice en matière d’ouvrages sur ces thèmes. Une soixantaine d’ouvrages sont déjà accessibles à la bibliothèque nationale.
L’avènement des technologies de l’information est-il une menace pour la profession ou un moteur ?
Contrairement à la croyance populaire, les bibliothèques ne sont pas en competition avec les technologies.
Nous devons juste rétablir le rôle de la bibliothèque dans la société du savoir. Elle est capable de s’adapter.
La bibliothèque aujourd’hui ne rime plus avec bouquins, mais avec multimédia. Nous devons continuer à donner de l’information fi able mais sous forme de vidéo, d’audio, de logiciels interactifs.
Aller vers le client et devein « user-friendly » en mettant en place des applications mobiles pour recevoir des SMS Alerts quand nous avons un nouveau livre ou quand vous êtes en retard sur votre mensualité.
Rendre le contenu des bibliothèques accessible en ligne.
La société du savoir n’a pas de prix. Et il faut juste nous donner cette possibilité d’offrir the right information, to the right
people at the right time.
 Propos recueillis par Manuela Cotte
 
 
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