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Il dit avoir été fouillé à l’aéroport à cause de ses dreadlocks

9 novembre 2012, 00:00

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Il dit avoir été fouillé à l’aéroport à cause de ses dreadlocks

Son premier voyage à l’étranger, ce Français le voulait mémorable. Il a été servi. Car, après sa descente d’avion, à Plaisance, samedi dernier, Germain Dary a été isolé du groupe de touristes au sein duquel il se trouvait, avant que ses valises ne soient fouillées de fond en comble. Ce qui aurait «dérangé» les autorités mauriciennes, selon le trentenaire, ce sont ses dreadlocks…

Le jeune homme, qui est chanteur dans un groupe de rock appelé High Sausages, est arrivé à l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam à bord d’un appareil d’Air Austral, en provenance de la Réunion. «Au moment de passer le contrôle, une dame, qui s’est plus tard présentée comme un membre du personnel de la brigade antidrogue, m’a demandé de sortir de la file indienne», explique le jeune homme. «On m’a demandé si je fumais et j’ai dit oui. J’avais du papier à rouler sur moi et j’ignorais que c’était interdit dans le pays. Sur l’instruction du policier, ils ont été détruits.»

Si le trentenaire avoue que le ton de l’officier était correct et mesuré, par contre «ce qui []m’a] secoué, c’est que parmi tous les touristes français qui se dirigeaient vers le même hôtel, j’ai été le seul à être repéré pour une fouille». Et d’ajouter : «Ma mère, qui était avec moi, m’a dit que mes tresses ont fait de moi, un suspect de trafic de produits illicites. J’arrive à la conclusion que j’ai été victime d’un délit de faciès.»

Invité à commenter ces allégations, José Rose, président de l’Association socioculturelle Rastafari, est d’avis que les préjugés administratifs et sociaux envers les rastas et tous ceux qui arborent des dreadlocks sont tenaces. «Bon nombre de personnes associent trop facilement une tête recouverte de tresses à une plante de gandia ambulante…» José Rose trouve en outre dommage «qu’on ait réduit la culture rastafari à la drogue. On oublie trop facilement que notre religion prône la paix, l’harmonie, l’amour, le respect de la nature et des êtres humains». Par ailleurs, fait-il ressortir, «la consommation de gandia fait partie d’un ensemble de rituels de notre mode de vie. Pourquoi Maurice ne s’inspire-t-elle pas de l’Inde pour garantir aux rastas, la liberté de pratiquer notre religion »

La majorité des disciples de Jah, ajoute le président de Rastafari, est en prison pour avoir consommé du gandia. «Pourquoi ne pas créer le cadre légal autorisant une consommation contrôlée du gandia pour les rastas ? Un rasta est-il plus dangereux que ces nombreux marchands de drogues dures ?»

En attendant, Germain Dary, lui, a toujours du mal à digérer cet épisode. D’autant qu’en ce qui le concerne, le port de dreadlocks est plus une affaire de style.