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Industrie sucrière : le spectre d’une grève générale illimitée prévue fin août/début septembre se précise

3 août 2012, 00:00

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Industrie sucrière : le spectre d’une grève générale illimitée prévue fin août/début septembre se précise

Dans un courrier, les syndicats à l’origine de cet éventuel mouvement de grève sollicitent l’intervention du Premier ministre afin qu’il use de ses bons offices pour mettre un terme au litige industriel qui secoue l’industrie sucrière.

On s’achemine probablement vers une grève générale illimitée dans l’industrie sucrière entre fin août/début septembre 2012. A l’origine de ce mouvement syndical, un profond désaccord entre la Mauritius Sugar Producers’ Association (MSPA), organisation qui regroupe les producteurs de l’industrie et le Joint Negociating Panel (JNP). Ce dernier représente la force de frappe en matière de négociations de trois mouvements syndicaux de l’industrie sucrière. Ils sont l’Union of Artisans of the Sugar Industry/Sugar Industry Labourer’s Union (UASI/SILU), de l’Artisans and General Workers’ Union (AGWU) et de l’Organisation of Artisans Unity (OUA)

Lors d’une conférence, le jeudi 2 août dernier, Ashok Subron, principal négociateur, a indiqué que cette grève sera organisée dans le cadre des paramètres et des conditions définis dans l’Employment Relations Act de 2008. « Ce sera une grève démocratique ».

Le recours à cette grève générale illimitée a été décidé unanimement lors d’une assemblée générale le 29 juillet dernier. Le vote des artisans sera recueilli dès ce lundi 6 août à Terra, ex-Belle-Vue. L’opération prendra fin à Fuel le 9 août. Celui des laboureurs se tiendra du 16 au 19 août. « Nous sommes certains de recueillir une majorité de bulletins de vote en faveur de la grève. Nous avons déjà contacté la Commission Conciliation et Médiation pour qu’elle délègue un représentant pour assister au déroulement de ces votes », affirme Ashok Subron.

La menace de grève repose sur deux facteurs. D’abord, la décision de la Mauritius Sugar Producers’Association de contester le principe que ce soit l’Etat qui ait décidé de référer au National Remuneration Board (NRB) le soin d’examiner une vingtaine de points litigieux se rapportant aux conditions de travail des artisans et des laboureurs de l’industrie. Le recours au NRB a été envisagé du fait que ces points litigieux n’ont pas pu être résolus dans le cadre de l’accord qui, en 2010, est venu mettre un terme à une grève dans l’industrie.

Le deuxième facteur concerne l’introduction de la négociation collective au niveau de chaque entreprise. Ce qui entraîne de facto, le retrait du mandat accordé à la MSPA pour négocier collectivement au nom de ses membres.

Ashok Subron a qualifié la posture de la MSPA de mauvaise foi. Dans le premier cas, il indique que la démarche de la MSPA est perçue comme une volte-face après avoir obtenu la paix industrielle suite de la signature de l’accord de 2010.

Dans le second cas, Ashok Subron estime que le retrait de la MSPA de la table des négociations n’a pas de cohérence. ‘Il est inadmissible que la MSPA cesse d’exister pour ce qui est des négociations mais maintient son statut en tant qu’interlocuteur de l’Etat dans diverses situations. La MSPA a tout intérêt à revenir sur ses décisions. Car dans l’affrontement qui se pointe à l’horizon, les grands perdants seront les producteurs sucriers eux-mêmes ».

Le JNP a, dans un courrier, mis le Premier ministre au courant de la cause de la colère des syndicats de l’industrie sucrière. Une copie du document a été expédiée à Paul Bérenger, leader de l’Opposition. Il estime que le Premier ministre était garant de l’accord qui en 2010 a mis un terme à un mouvement de grève dans l’industrie sucrière.