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Insécurité à Madagascar : L’opposition dénonce un « génocide »

31 octobre 2012, 20:00

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Insécurité à Madagascar : L’opposition dénonce un « génocide »

Une frange de l’opposition dénonce les actions des éléments des forces de l’ordre dans le sud. Willy Razafinjatovo évoque le terme de « génocide».

Emporté. Me Willy « Olala » Razafinjatovo rejoint les rangs des allergiques à l’opération de sécurisation et de traque des « dahalo » dans la partie sud du pays par les forces spéciales. Fidèle à ses habitudes, cet avocat affilié (à tort ou à raison) à l’opposition dénigre la stratégie utilisée pour cette opération spéciale, n’hésitant pas à réclamer plus de transparence. Il rejoint ainsi d’au­tres fidèles de l’opposition qui plaident également dans ce sens. Les responsables de l’État avancent de leur côté le bien fondé de leur travail.

« Il y a une certaine coloration de génocide, dans le sens où seulement quelques ethnies sont concernées par les offensives des forces de l’ordre. Il n’appartient pas non plus aux citoyens de se défendre contre les dahalo, ce n’est pas leur travail, mais plutôt celui des forces de l’ordre. Si elles n’assument pas leur mission, qu’elles démissionnent », a pesté Me Razafinja­tovo hier, lors d’une conférence de presse dans son bureau à Ankadifotsy. Il évoque également le cas de « la présomption d’innocence qui semble ignorée par les forces armées sur les lieux », en donnant des détails sur des actions quotidiennement rapportées par les médias.

Il rejoint en tout cas une frange de l’opposition, dont la mouvance Zafy et une partie de la mouvance Ravalo­manana, qui ont dénoncé cette opération visant à traquer des « dahalo » et leur supposé meneur Remenabila. À un peu plus d’un mois du début de cette opération spéciale, les débats sont encore vifs.

Cette sortie ne semble en tout cas pas avoir été tenue à l’improviste. Pas plus tard que la semaine dernière, le général Randrianazary, Secrétaire d’État à la gendarmerie, a pu expliquer sur une station télévisée de la capitale tout le bien fondé de cette opération. « Toutes les actions des forces spéciales sont dans les normes », avait expliqué l’officier général. Le général Richard Ravalomanana, nouveau commandant de la gendarmerie nationale, avait également argumenté dans ce sens lors de la passation de fanion avec son prédécesseur. L’officier général avait alors annoncé une série de mesures à plus ou moins long terme, axées sur la formation pour la gendarmerie.

Cette série de tollés contre cette unité spécialisée ne se limite cependant pas aux acteurs politiques et affiliés. C’est ainsi que Ernest Randria­nasolo, alias D’gary, artiste internationalement reconnu originaire du sud, a demandé à Victor Manantsoa, ministre chargé des Relations avec les institutions, de se pencher sur les actions des agents de maintien de l’ordre. Dans sa lettre à destination du membre du gouvernement, le virtuose raconte le calvaire des « Bara », une ethnie dont il est originaire, qui ont vu leur village « incendié ».

Me Razafinjatovo lance un appel

Me Willy Razafinjatovo a profité de sa conférence de presse d’hier à Ankadifotsy pour lancer un appel à la solidarité de « ceux qui se considèrent encore comme des patriotes », en insistant notamment sur le cas de Patrick Zakariasy, autorité traditionnelle. Il se propose en tout cas comme un potentiel avocat et défenseur de celui-ci pour son procès. Patrick Zakariasy a dénoncé de hautes personnalités du régime de la Transition et des opérateurs économiques impliqués, selon lui, dans des trafics illicites. Le général Faly Rabetrano, directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), a affirmé hier à Ambohibao que « son département se penche actuellement sur cette affaire ». L’officier général a également fait mention d’« une plainte réciproque ».

(Source : L’Express de Madagascar)

(Photo : Me Willy Razafinjatovo devant la presse, hier à son bureau à Ankadifotsy).

 

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