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Interview – Saoud Lalmohamed, représentant d’Action Football Mauritius Limited :«Un mauricianisme conçu par un fait sportif»

22 mai 2013, 20:00

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«Un mauricianisme conçu par un fait sportif»

 

L’ancien entraîneur de la Fire Brigade lance un appel aux autorités pour sévir contre «les malfrats» qui «ternissent l’image de notre pays» et propose une formule en faisant appel aux équipes d’antan sans tomber dans le piège communal…

 

Quel est le but d’Action Football ?

– Action Football est affilié à Action Sport South Africa, qui est une mutinationale présente dans de nombreux pays qui contribue au développement du sport. Nous avons envie d’aider à la promotion du football dans un cadre parallèle à celui existant. Il y aurait beaucoup de critiques à faire sur le football mauricien, mais nous proposons aussi des réformes pour mettre bon ordre dans tout cela.

 

Le projet que vous proposez est ambitieux, mais vous ne réussirez pas sans volonté politique. Et les politiciens étaient absents lors de votre conférence publique dimanche dernier…

– Je les ai pourtant tous invités ! Je souhaite ardemment que les autorités du pays abandonnent leur passivité au plus vite car il y a urgence. Le football étant la locomotive du sport, il est plus qu’impérieux de sévir contre ceux qui se comportent comme des malfrats et ternissent par la même l’image de notre pays et d’autre part en accordant plus de considération aux forces vives qui veulent prêter main forte pour relancer notre football. Les forces vives comme nous à Action Football. Rester les bras croisés reviendraient à cautionner ces tristes renégats.

 

Vous parlez de réintroduire les clubs dits ethniques, n’est-ce pas dangereux pour notre tissu social compte tenu des dérapages du passé ?

– Tout dépend de la formule que vous employez. Prenez l’exemple du Celtic et des Rangers, deux clubs historiques de Glasgow. Au départ, c’est une rivalité entre des protestants et des catholiques, mais ils ont évolué avec le temps, prenant même des joueurs athées. Aujourd’hui ce sont des clubs comme les autres mais avec une identité très forte.

 

Vous pensez donc qu’on peut repartir avec la Fire, Cadets, Scouts etc., comme au bon vieux temps, sans risques ?

– Ces clubs-là étaient originellement des plates-formes communales mais on voudrait qu’ils se réinsèrent dans le contexte actuel en respectant scrupuleusement les critères de la Mauritius Football League qui préconise que ses dirigeants, ses joueurs et ses supporters prouvent qu’ils ont adhéré totalement au processus de décommunalisation. Des clubs comme Liverpool ou Tottenham sont aussi passés par là dans le passé.

 

Cela ne s’annonce pas si simple…

– L’organisation de toutes les compétitions à Maurice comprendrait des critères extrêmement rigoureux sur ce composant spécifique lié à la communalisation de toute éventuelle partie prenante d’un football entièrement rénové. L’idée de faire revenir les anciens clubs traditionnels c’est qu’ils ont la capacité d’attirer l’adhésion populaire à notre football. Je citerais deux exemples pour vous convaincre que ça va marcher. Il y a d’abord Paul Jones, qui avait pris en charge le Tamuil cadets, devenu le Cadets Club pour ensuite prendre l’appellation du Sunrise en dictant sa vision des choses sans être forcé de le faire sans aucune loi régulatrice. Au final, le Sunrise est devenu une grande équipe de foot mettant en exergue un mauricianisme conçu par un fait sportif. Il y a ensuite Edley Chimon, président de la Fire Brigade, qui avait choisi Maurice Ng comme Team manager, le docteur Allen Naraidoo comme chef médical et animateur du supporter’s club et moi-même comme coach. J’avais pris Suraj Teelwa dans les buts, Deepak Bonomally, Sébastien Bax et autres. Un exemple en termes de performance sportive et du comportement de son supporter’s club.