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Iran : Le cas Ashtiani est une simple affaire de justice, dit Téhéran

7 septembre 2010, 00:00

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Les autorités de Téhéran ont estimé, le mardi 7 septembre, que le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani, une Iranienne condamnée à mort par lapidation pour adultère, relevait uniquement de la justice et non des droits de l''''homme.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exhorté les puissances occidentales, qui ont multiplié les interventions en faveur de cette femme, à cesser d''interférer dans les affaires iraniennes.

Le sort de Sakineh Ashtiani, condamnée pour double adultère et complicité de meurtre de son mari, a suscité une vive émotion en Occident où plusieurs dirigeants politiques et célébrités ont intercédé en sa faveur.

"Ils défendent malheureusement une personne jugée pour meurtre et adultère, ce qui constitue de la part de cette femme deux crimes majeurs et ce qui ne devrait pas devenir une affaire de droits de l''homme", a dit Ramin Mehmanparast lors d''une conférence de presse.

"Si la libération de tous ceux qui ont commis un meurtre doit être perçue comme une affaire de droits de l''homme, alors tous les pays européens doivent libérer tous les assassins sur leur territoire", a poursuivi le porte-parole.

Dans un "discours sur l''état de l''Union" mardi devant le Parlement européen, le président de la Commission européenne a vivement condamné la peine frappant Ashtiani.

"C''est barbare et c''est indiciblement barbare. Nous condamnons de tels actes qui sont injustifiables tant au niveau moral que religieux", a déclaré José Manuel Barroso.

Ashtiani, mère de deux enfants, a reçu 99 coups de fouet pour relation illégale avec deux hommes. La sentence de lapidation a été suspendue dans l''attente d''une révision mais peut encore être exécutée.

Ramin Mehmanparast a précisé que l''accusation d''adultère faisait toujours l''objet d''un examen et qu''un verdict concernant les charges de meurtre et de complicité de meurtre était attendu.

La presse iranienne a laissé entendre que la lapidation pourrait ne pas être appliquée, mais qu''Ashtiani risquait encore la pendaison.

Il est difficile d''établir la vérité des faits concernant ce cas en raison de l''opacité entourant souvent en Iran les procédures judiciaires.

Selon Amnesty International, l''Iran est le pays qui a le plus recours à la peine de mort au monde après la Chine, avec au moins 346 exécutions en 2008.

Le meurtre, l''adultère, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l''apostasie constituent des crimes relevant de la peine capitale en Iran, un pays qui applique la charia (loi islamique) depuis la révolution de 1979.

Reuters